Dans la maison Audubon, qui est réputée hantée, il était une poupée qui refusait obstinément d’être prise en photo. Cette poupée vient de se volatiliser, sans qu’aucune explication ne puisse être avancée.
L’Histoire de la Maison d’Audubon
En 1820, le capitaine John Huling Geiger habitait Key West, en Floride. Il gagnait sa vie en récupérant les épaves des bateaux naufragés, et son travail était particulièrement lucratif. A cette époque, une centaine de navires naviguaient quotidiennement entre la côte Est et les côtes du Golfe, mais les violentes tempêtes, les puissants courants, l’eau peu profonde et les récifs acérés rendaient le passage dangereux. Quand un bateau était signalé en perdition, un appel était lancé à terre. Le premier à arriver sur les lieux devenait le maître de l’épave. L’heureux élu se devait de sauver l’équipage et les passagers, de récupérer la cargaison et, si possible, le navire. Le fret était emmené à Key West, où il était évalué, mis aux enchères et vendu. Les sauveteurs recevaient un pourcentage sur la vente des biens, qui étaient estimés par un juge fédéral. Le maître de l’épave bénéficiait toujours de la plus grande part, vingt-cinq pourcent généralement.
En 1830, le capitaine Geiger, qui était devenu l’un des dix hommes les plus riches de Key West, se fit construire une grande maison. Peu de temps après, il se maria avec Lucretia Saunders, une jeune femme des Bahamas avec qui il eut douze enfants, dont sept filles et deux fils qui survécurent jusqu’à l’âge adulte. Au cours des années 1840-1860, alors que la famille était au sommet de sa gloire, des esclaves vivaient sur la propriété, qui faisait environ six acres. Ils aidaient dans les tâches domestiques et travaillaient à la récupération des épaves. Des rumeurs prétendaient que le capitaine Geiger se livrait à la piraterie et qu’il avait enterré une partie de son immense fortune quelque part sur sa propriété, mais personne ne put jamais le prouver. Il mourut dans sa maison en 1885, et ses descendants lui succédèrent. William Bradford Smith, son arrière-petit-fils, fut le dernier à y séjourner. Le capitaine Smith était un homme excentrique, un solitaire qui vivait complétement reclus. Son mépris pour l’humanité l’avait poussé à passer un arrangement. Régulièrement, il faisait descendre un panier accroché à une corde du premier étage, et quelqu’un le lui remplissait de provisions. Après sa disparition, en 1956, ses héritiers décidèrent de démolir le vieux bâtiment, qui tombait en ruines, et de faire construire une station-service à la place. Quand il apprit que la maison allait être rasée, Mitchell Wolfson Sr., propriétaire de salles de cinéma et de la première station de télévision de Miami, décida de la sauver. Il la racheta pour en faire un musée, lequel ouvrit ses portes en 1960. La fondation Wolfson se porta ensuite acquéreuse de vingt-huit des œuvres de Jean-Jacques Audubon, qui s’était prétendument servi des magnifiques plantes de la propriété pour illustrer certains de ses ouvrages, et la maison devint le musée Audubon.
La Hantise
La propriété est réputée hantée depuis des années. Un système d’alarme sophistiqué a été installé, mais ses sirènes et ses capteurs électroniques se déclenchent sans cesse. Ils indiquent toujours une activité dans la même pièce, la nurserie. Des enfants, qui avaient été accueillis par le capitaine Geiger, y seraient morts, victimes d’une épidémie de choléra. Des rires, des pleurs et des bruits de pas s’y feraient entendre, et une silhouette apparaîtrait souvent à l’une de ses fenêtres. Elle a été observée à plusieurs reprises par les agents de sécurité chargés de la surveillance du musée. A chaque fois, ils ont fouillé la maison, mais ils n’ont jamais trouvé personne. Une nuit, une vague de chaleur a été détectée par les caméras infrarouges. Elle a frôlé les jouets, les pantins, le théâtre de marionnettes et les poupées italiennes avant de se volatiliser. Le système d’alarme a été vérifié plusieurs fois, en vain. Le fantôme du capitaine Geiger se montrerait parfois, scrutant la mer ou arpentant sa propriété ou déambulant dans les jardins avec sa fille Hannah. La rumeur prétend qu’il surveille son trésor enterré.
Depuis l’ouverture du musée, une poupée de la petite fille, dont le terrible portrait fait parfois pleurer les visiteurs, était exposée dans un des landaus de la nurserie. Cette poupée de porcelaine au visage blafard et à l’aspect quelque peu inquiétant possédait une étrange singularité. A chaque fois que les visiteurs tentaient de la prendre en photo, leurs appareils connaissaient d’inexplicables problèmes. Quand ils réussissaient à le faire, ce qui n’était pas toujours le cas, alors rien n’apparaissait sur l’image ou de grosses ombres noires s’invitaient au premier plan. Au début du mois d’août 2015, quelque chose a soudainement fait voler l’appareil d’un photographe, exposant son film à la lumière et détruisant la photo qu’il venait de prendre. L’homme en question, qui travaillait pour la chaîne Discovery Channel, était venu pour tenter de discréditer l’histoire de la poupée d’Audubon. Troublé par sa mésaventure, il est retourné au musée pour y prendre de nouvelles photos, qui se sont révélées acceptables, mais partiellement masquées par une bande noire dans leur angle gauche. Intrigué, il a décidé de mener une enquête sur la poupée, mais le matin du tournage, le personnel du musée s’est aperçu qu’elle avait mystérieusement disparu pendant la nuit. Aucune des alarmes ne s’était déclenchée, et personne ne se trouvait dans la maison. La poupée n’a jamais été retrouvée.