L’esprit Mastiqueur et Autres Expériences Paranormales

Bonsoir,

J’ai une attirance pour le paranormal et bien plus particulièrement pour les histoires de hantise nées d’expériences personnelles. J’ai eu plusieurs  » rencontres  » inexplicables, qui se sont arrêtées à l’adolescence. Devant cette absence de reproduction du moindre phénomène passé cette période, ayant même été jusqu’à traquer les fantômes en Écosse, je suis passé d’une conviction totale, au doute. Je suis d’ailleurs agnostique à ce jour. Ce que j’ai vu et entendu n’était pas le fruit de mon imagination, mais est-ce que mon cerveau d’adolescent perturbé pouvait le provoquer ? Toujours est-il que même dans ce doute, j’ai gardé un amour profond pour les histoires de revenants. J’y vois au mieux la possibilité d’une vie après la mort, et dans l’hypothèse la moins séduisante, en tout cas beaucoup de poésie.

Le premier événement est intervenu alors que j’étais tout petit, je devais avoir environ quatre ans, et je m’en souviens comme si c’était hier. Je me suis réveillé au beau milieu de la nuit avec un sentiment d’urgence, de certitude que quelque chose allait se passer : et là un être est entré dans ma chambre. Il avait l’apparence d’un ermite, un vieil homme avec une barbiche, uniquement vêtu d’un pagne, avec à la main un instrument, un petit manche avec une boule au bout. Il a fait le tour de mon lit comme s’il ne marchait pas. Il avait une couleur vert transparent.

Il a fait un signe simple avec son instrument au-dessus de mon front, comme s’il me tapait doucement avec, puis est reparti aussitôt. Je sais que je ne rêvais pas, tous les détails de ma chambre, éclairés par une veilleuse, étaient identiques à la réalité, alors qu’ils sont toujours déformés dans mes rêves. Je me suis précipité dans le lit de mes parents dans la chambre en face, avec le visage de cet homme qui s’imposait encore devant mes yeux.

J’ai gardé de cette expérience, une durable terreur nocturne, me contraignant à toujours laisser une lumière allumée la nuit si je me retrouve seul dans un logement, encore aujourd’hui. Ce fut toutefois ma seule expérience « visuelle ». Je précise que l’appartement dans lequel nous vivions était neuf, dans une copropriété bâtie dans la forêt de Luminy à Marseille, au rez-de-chaussée.

Les expériences suivantes eurent lieu un peu plus tard, après mes dix ans, et eurent souvent pour théâtre cette chambre. Après cet âge, à de nombreuses reprises, et alors que j’étais le seul éveillé dans l’obscurité de ma chambre, où mon frère dormait également, j’entendais des bruits de déglutition ou de mastication, juste au-dessus de mon oreille. Inutile de vous dire que j’ai éliminé toutes les explications rationnelles. Ce n’était, ni mon frère, ni le chat de la maison, ni de la tuyauterie. Il y avait quelqu’un, et c’était réellement juste au-dessus de moi, comme si quelqu’un était penché. Cela me terrifiait.

Une nuit, alors que j’étais debout dans le salon à la suite d’une crise d’asthme avec ma mère qui me soutenait, nous fumes rejoints par mon frère, blanc comme un linge, qui s’exprima ainsi : « je ne sais pas ce qui se passe dans cette chambre. Il y a des bruits de salivation au-dessus de mon oreille ». Jamais je ne lui avais précisé ce phénomène. Nous ne nous étions pas concertés… Et c’était un phénomène assez singulier pour que nous n’ayons pas pu inventer la même chose chacun de notre côté.

Expérience suivante : à l’âge de douze ans, je suis allé dormir chez mon meilleur ami quelques jours, dans un appartement lambda du huitième arrondissement de Marseille. Je m’éveille seul au cœur de la nuit, et j’entends un bruit permanent, comme si quelqu’un trifouillait frénétiquement dans une corbeille à papier. J’ai réveillé mon ami sous le prétexte d’une toux et d’un besoin de médicament, tant j’ai eu peur. Nous sommes allés nous recoucher. Dès qu’il s’est endormi, ça a recommencé. J’ai passé une très mauvaise nuit…

Expérience similaire l’année suivante, lors d’un voyage scolaire en Allemagne. J’étais dans une famille d’accueil avec un camarade. Je me réveille seul au cœur de la nuit, j’entends les ronflements de mon camarade, et parallèlement, un tout autre vacarme, comme si quelqu’un fouillait frénétiquement dans la chambre. Cela s’est reproduit toutes les nuits, j’ai dû dormir avec le son à fond avec mon casque de walkman, le groupe Genesis dans les oreilles, pour ne rien entendre d’autre et ne pas avoir peur. Je ne sais pas si cela a une importance, mais il y avait un profond malaise dans notre famille d’accueil : dès le deuxième jour, le père de famille a dû être hospitalisé dans un état grave avec suspicion de cancer, et autant dire que son épouse n’était plus guère disponible pour nous, complètement perdue dans ses pensées et son inquiétude. Petit détail : une image pieuse est tombée sur mon camarade en pleine nuit. Il s’agissait d’une demeure cossue de l’ouest de l’Allemagne, assez moderne.

Concernant l’expérience du bruit de fouillis dans une corbeille à papier, il est intéressant de noter que récemment, mon frère m’a décrit exactement le même bruit, mais pour lui l’expérience était récente et lui est arrivée à l’âge adulte. Elle s’est produite chez mes parents, dans notre appartement d’enfance, alors qu’il dormait chez eux pour leur rendre visite. Je précise encore une fois que le bruit ne possédait pas plus de cause naturelle que chez mon ami… Pas d’animaux domestique à ce moment-là, appartement neuf sans nuisibles…

Ma dernière expérience eut lieu à l’âge de seize ans, et fut vécue conjointement avec mon frère. Nous logions à Saint Remy de Provence chez notre grand-père à l’occasion d’un jour de l’an. Nous étions seuls avec mon grand-père dans la maison, mes parents logeant à quelques kilomètres de là chez ma tante. La maison était neuve, mon grand-père venait de la faire construire pour se rapprocher de sa fille à la suite du décès de mon oncle, son fils cadet avec lequel il vivait jusqu’alors. Il a dû alors quitter Saint Savournin pour se rapprocher de sa fille à Saint-Remy, pour pallier à un manque d’autonomie qui devenait de plus en plus flagrant. La maison était neuve, mais construite presque à l’identique de celle de Saint Savournin où il avait vécu avec mon oncle, ainsi que la chambre du défunt, avec le même mobilier qui avait été déménagé. Mon grand-père n’a pas vécu longtemps dans cette nouvelle demeure, il est devenu sénile la même année et a été placé.

Ce jour de l’an donc, mon frère me réveille en pleine nuit, terrifié : des bruits partout dans la chambre. Ça grattait, ça marchait, de manière continue, un vacarme permanent, qui n’a toutefois pas réveillé mon grand-père. Nous avons craint la présence d’un rôdeur dehors, ce qui nous a paru encore plus terrifiant. Nous avons presque été soulagés en nous rendant compte que les bruits étaient bel et bien « dans la chambre » … Il valait mieux un « fantôme » qu’un « rôdeur » !

Nous avons essayé de nous rendormir malgré le vacarme, puis avons été réveillés par un très grand coup dans la porte de notre chambre. Une nuit… Difficile. Je n’ai pu m’empêcher de penser à mon oncle.

Nous avons appris qu’à quelques kilomètres de là, mes parents avaient eu aussi une très mauvaise nuit, dans la vieille maison rachetée par ma tante. Bruits de pas dans la chambre, notre chien terrifié qui a vomi, tout ceci relaté par ma mère… Mon père, athée convaincu, s’est contenté de dire « il y avait quelque chose d’inhabituel ».

Après cette expérience, il ne m’est plus jamais rien arrivé de semblable… Je me suis parfois demandé, si telles ces jeunes filles hystériques (j’ai une certaine féminité en moi) qu’on retrouve sur les lieux des phénomènes de poltergeists, mon cerveau n’avait pas pu déclencher tout cela… Pour ne plus avoir cette sensibilité une fois l’adolescence passée.

Mon ex-épouse qui est Thaïlandaise me dit souvent qu’il y a moins de fantômes dans notre pays parce que les gens y croient moins que dans le sien, et ces entités se nourrissant de la croyance des gens… La nuit où elle est tombée enceinte elle m’a réveillé dans un état de demi-sommeil en m’affirmant que quelqu’un était assis au bord du lit. Elle reste à ce jour convaincue que c’est l’esprit qui est venue investir l’enfant.

Et quelque temps après, alors qu’elle ignorait que la grossesse était arrêtée et que l’enfant était mort dans son ventre, elle m’a de nouveau réveillé dans un état de demi-sommeil, m’affirmant qu’un petit garçon, très beau, était sur le banc du jardin, et attendait sa mère. Pour elle, pas de doute, lorsqu’elle a appris la mort du fœtus, il s’agissait de l’esprit du bébé qui se manifestait.

Voilà… Je ne sais pas si ces faits vous intéresseront, mais à défaut d’être tout à fait spectaculaires, ils sont réels et inexplicables par des causes physiques.

Dominique.

PS : Illustration fournie par l’auteur.

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Lala
Lala
7 mois plus tôt

Bonsoir, étant de ta région, ton histoire m’a beaucoup plu ! Merci pour ce récit.

Dominique
Dominique
6 mois plus tôt
Reply to  Lala

Merci Lala!