Durant ses soixante-dix années de service, l’hôpital psychiatrique de Peoria a connu de nombreux drames mais également de merveilleuses histoires et s’il est aujourd’hui fermé, ses vieux murs résonnent encore des cris de ses anciens résidents.
L’Histoire
Le 20 janvier 1886, les membres du Club des Femmes de Peoria commencèrent à demander qu’un asile psychiatrique soit construit pour les aliénés qui se trouvaient enfermés dans les prisons et les hospices. En 1895, cédant à la pression, l’Assemblée Générale de l’Illinois décida de faire bâtir un hôpital pour malades mentaux incurables et conformément à la législation, le gouverneur John Altgeld désigna une commission de trois personnes afin d’en sélectionner le site. La ville de Bartonville, près de Peoria, fut alors choisie et le 6 juin 1896, des milliers de personnes se déplacèrent pour assister à la pose de sa première pierre. Deux ans plus tard le bâtiment principal était terminé et bien qu’il ait couté une fortune, aucun malade n’y séjourna jamais. D’une inexplicable manière, il s’avéra que l’asile avait été construit sur une ancienne mine de charbon et quand le puits de cette dernière commença à s’effondrer, de larges fissures se dessinèrent sur les murs de l’établissement.
En 1897, comme l’Asile de l’Illinois pour Malades Incurables semblait sur le point de s’écrouler et qu’il n’avait pas été construit selon les dernières directives en matière d’établissement psychiatrique, le gouverneur Tanner ordonna le de raser et d’en construire un nouveau suivant les préceptes du Dr Kirkbride, un médecin psychiatre qui proposait des théories modernes et plus humaines quand à la façon de traiter les malades mentaux. Un nouvel hôpital fut alors élaboré, qui devait disposer à terme de 35 bâtiments de types chalets, d’un château d’eau, d’une centrale électrique, d’une buanderie, d’une cuisine, d’une boulangerie etc…
Les travaux commencèrent en 1899 et le 10 février 1902, l’hôpital de Peoria, qui était loin d’être terminé, ouvrit ses portes à ses cent premiers pensionnaires. En avril, 634 malades occupaient déjà les sept chalets disponibles, dont 120 femmes, qui étaient pour certaines hébergées dans le quartier des infirmières.
Le 2 novembre 1902, le Dr George A. Zeller, un précurseur en matière de santé mentale, remplaça le surveillant général par intérim, prenant ainsi la direction de l’établissement. Le 13 octobre 1903, un malade fut battu à mort par deux employés, qui ne furent jamais poursuivis. En automne 1904, une femme fut transférée de l’hospice d’Adams. Elle s’appelait Rhoda Derry, et son histoire était tragique.
Rhoda était la plus jeune fille de Jacob et Rachel Derry et elle avait grandi à Adams, dans l’Illinois. Durant son adolescence, elle était tombée amoureuse de Charles Phenix, un garçon de ferme qui vivait non loin de chez elle et qui la courtisait, mais Nancy, la mère du jeune homme, s’était opposée à leur mariage, déclarant que Rhoda descendait d’une famille de sorcières. Cette accusation n’était pas totalement infondée car la grand-mère paternelle de Rhoda pouvait prévenir les événements à venir, et elle le faisait avec tant de justesse que certains, qu’elle effrayait, en étaient venus à l’éviter, ce qui avait poussé son fils à fuir la Pennsylvanie pour s’installer dans l’Illinois.
Cependant, les paroles de Nancy avaient grandement perturbé la jeune fille qui avait vu sa mère tirer sur des sorcières invisibles durant toute son enfance et elle en avait développé une grande peur. Peu de temps après, quand Nancy l’avait menacée de lui jeter un sort si elle ne laissait pas son fils tranquille, alors Rhoda avait semblé sombrer dans la folie. Un soir, elle avait sauté sur son lit et ses parents l’avaient retrouvée qui tournait sur sa tête comme une toupie. Son frère Jerry lui avait alors demander d’arrêter, mais Rhoda lui avait répondu qu’elle ne pouvait pas car ils la retenaient par les pieds. Elle affirmait entendre des voix, disait que Old Scratch, un nom que tout le monde avait supposé être celui du diable, la pourchassait et que Nancy Phenix hantait sa maison.
Les parents de Rhoda l’avaient alors envoyé à l’hôpital psychiatrique de Jacksonville, mais les membres du personnel s’étaient vite lassés de son étrangeté. Tous les soirs, les infirmières l’enfermaient dans sa chambre, mais d’une étrange manière, tous les matins elles la retrouvaient qui se promenait dans la cour. Quand elles lui demandaient qui l’avait laissée sortir, alors la jeune fille répondait: » Mme Phenix. «
Rhoda avait été renvoyée chez elle, mais les phénomènes étranges avaient continué. La jeune fille, qui n’avait pas beaucoup d’éducation, avait commencé à utiliser un langage recherché, puis elle s’était mise à faire des prédictions, qui s’avéraient exactes, et quand un étranger se présentait chez eux, elle pouvait deviner son nom et l’objet de sa mission juste en lui empruntant une chique de tabac. Une nuit où il faisait très froid, son frère avait dormi près de son lit afin de la garder couverte et il avait rêvé qu’un chat noir rentrait dans la maison, marchait au plafond et le griffait au visage. Le lendemain matin, Rhoda avait prétendu avoir fait le même rêve et si le visage de la jeune fille était presque paralysé, celui de son frère était recouvert de griffures de chat.
En 1860, la mère de Rhoda était morte, son père était âgé et comme sa famille ne savait pas quoi en faire, la jeune femme avait été internée dans un hospice de la ville d’Adams. A cette époque, Rhoda mangeait avec ses doigts, elle portait tout ce qu’elle trouvait à sa bouche, refusait de garder des vêtements sur elle, et pour éviter de la voir déambuler nue dans les couloirs, elle était souvent attachée à son lit. Alors la jeune femme avait commencé à devenir violente, et à plusieurs reprises des membres du personnel avaient du intervenir pour la maitriser. Un jour, Rhoda avait affirmé voir Old Scratch et se servant de ses longs ongles, elle s’était gratté les yeux jusqu’à en devenir aveugle. Elle avait alors plongé dans un monde de ténèbres, mais ses violentes crises n’avaient pas cessé pour autant et pensant qu’elle était un danger pour elle-même et pour les autres patients, il avait été décidé d’enfermer la jeune femme dans un panier à linge recouvert d’une bâche en toile dont elle ne pourrait s’échapper.
Quand elle avait finalement été libérée de sa prison, Rhoda avait perdu l’usage de la parole, ses membres s’étaient ratatinés du manque d’exercice et elle avançait en se trainant sur ses bras.
A son arrivée à l’hôpital de Peoria, Rhoda fut installée dans le bâtiment pour femmes, où elle fut lavée, et pour la première fois depuis des années, elle dormit entre des draps blancs. Durant deux ans elle resta sous la tutelle du Dr Zeller et des employés de l’hôpital qui lui témoignèrent de l’attention sans jamais en faire un objet de curiosité. Les infirmières l’adoraient et elles la gâtaient comme elles auraient pu le faire avec un enfant préféré. Parfois ils lui offraient de petites choses qui l’enchantaient mais rien ne la réjouissait plus qu’une chique de tabac. Elle mourut le 9 octobre 1906, à l’âge de soixante-dix ans et toutes les infirmières pleurèrent pour elle. Peu de temps après sa mort, les infirmières commencèrent à raconter qu’elles voyaient souvent le fantôme de Rhoda assis au soleil sous le porche, juste comme elle avait coutume de le faire de son vivant.
En 1905, le Dr Zeller ordonna que tous les barreaux soient retirés des portes et des fenêtres, ce qui était une idée révolutionnaire à l’époque. Peu de temps après, il demanda à ce que le mot » incurables » soit retiré du nom de l’asile, et et le législateur y consentit, rebaptisant l’établissement » Hôpital Général de l’Illinois pour Aliénés. «
En 1906, la tuberculose fit des ravages parmi les patients, et elle devint la première cause de mortalité. Les corps des pensionnaires qui finissaient leurs jours à l’hôpital étaient retournés à leurs proches dans la mesure du possible, mais un petit cimetière avait été prévu pour les anonymes et ceux que personne ne réclamait. Une équipe, composée d’un membre du personnel et d’une demi-douzaine de patients, avait été constituée, qui s’occupait des obsèques de tous ces oubliés. Dans ce groupe de fossoyeurs il était un homme étrange, Manuel A. Bookbinder, dont le nom signifiait littéralement Relieur de Livre en anglais. Le malheureux avait subi une dépression nerveuse qui l’avait rendu complètement muet alors qu’il travaillait dans une maison d’édition, peut-être à Chicago. Le policier qui l’avait arrêté avait signalé dans son rapport que l’homme était employé comme relieur, et suite à une méprise entre son nom et son métier, en automne 1904 le greffier du tribunal l’avait fait interner à l’hôpital psychiatrique de Peoria en l’inscrivant sous le nom de M. Bookbinder.
Le Dr Zeller le décrivait comme un homme renfermé sur lui-même mais particulièrement robuste, et du fait de sa solide constitution il avait été enrôlé pour aider aux enterrements. D’une manière générale, les fossoyeurs, qui ne connaissaient que rarement le disparu, se montraient indifférents, attendant patiemment la fin de l’éloge funèbre pour descendre le cercueil dans la fosse et combler le trou, mais contrairement aux autres, celui que tout le monde surnommait Old Book, Vieux Livre, semblait s’émouvoir de chaque disparition. Dès son premier enterrement il avait montré une intense émotion, retirant respectueusement sa casquette et se mettant à sangloter bruyamment, et au cours des cérémonies suivantes il s’était comporté de la même manière. Le pauvre homme s’essuyait toujours les yeux du revers de sa manche et visiblement bouleversé, il s’appuyait contre le vieil orme qui se dressait au centre du cimetière et il donnait libre cours à son chagrin.
Malheureusement, les années passèrent et un jour de 1910, M. Bookbinder mourut à son tour. De part ses touchantes singularités il était connu et aimé de tous, et le jour de ses funérailles une foule immense se rassembla pour lui rendre un dernier hommage. Le Dr Zeller rapporta que plus de 100 infirmières en uniforme, de nombreux membres du personnel masculin et plusieurs centaines de patients assistèrent à son enterrement. Le cercueil avait été posé sur deux poutres transversales au-dessus de la fosse mais à la fin du service, dont le Dr Zeller s’était personnellement occupé: » Tout comme la chorale terminait les dernières notes de Rock of Ages, les hommes saisirent les cordes, puis se préparant à un effort musculaire puissant ils se penchèrent en avant, prêts à soulever le cercueil afin de permettre l’enlèvement des poutres transversales et le faire descendre doucement dans la tombe. A un signal donné, ils tirèrent les cordes et l’instant suivant, tous les quatre gisaient sur leurs fesses. Le cercueil, au lieu d’offrir une résistance, avait bondi dans les airs comme une coquille d’œuf, comme s’il était vide! «
Bouleversées par ce spectacle, des infirmières s’enfuirent en hurlant mais d’autres, plus téméraires, se rapprochèrent du bord de la tombe. » Au milieu de l’agitation, poursuivait le Dr Zeller, une voix fit entendre des lamentations et tout le monde se tourna vers l’Orme du Cimetière, d’où elles émanaient. Chaque homme et chaque femme resta pétrifié car Old Book se tenait là, comme il l’avait toujours fait, pleurant et gémissant avec une intensité qui dépassait celle qu’il avait jamais montrée auparavant. «
Stupéfait, le Dr Zeller regarda la scène en silence pendant quelques instants puis il leur demanda à quelques hommes de soulever le couvercle du cercueil, convaincu que le présumé disparu ne pouvait pas se trouver à l’intérieur vu qu’il se tenait debout devant lui. Au moment où le couvercle était soulevé, alors brusquement les lamentations cessèrent et tout le monde put voir qu’à l’intérieur du cercueil gisait le corps de Old Book, qui était incontestablement mort. D’un même mouvement, tous les spectateurs tournèrent alors leurs regards vers le vieil orme, mais l’apparition avait disparu. » C’était horrible, mais c’était réel, écrivit le Dr Zeller. Je l’ai vu, 100 infirmières l’ont vu, et 300 spectateurs l’ont vu. «
Quelques jours plus tard, le vieil orme du cimetière, qui était là depuis toujours, commença à dépérir et en dépit de tous les efforts pour le sauver, il mourut l’année suivante. Ses branches desséchées se mirent alors à tomber, et pour prévenir tout accident, des ouvriers furent engagés pour retirer ce qu’il en restait mais au premier coup de hache, un » agonisant, désespérant cri de douleur » sembla émaner de l’arbre et aussitôt ils lâchèrent leurs instruments. Prévenu du phénomène, le Dr Zeller suggéra que l’orme soit brûlé, mais dès que les flammes commencèrent à lécher son pied, des pleurs déchirants s’en élevèrent et les travailleurs s’empressèrent d’éteindre le feu. L’arbre mort resta donc à sa place, et quelques temps plus tard, le Dr Zeller rapporta: » Aujourd’hui, la tombe de Old Book reste sans pierre tombale et sans monument. Mais si quelqu’un demande où il se trouve, alors ceux d’entre nous qui savent désignent en frissonnant les restes du vieil orme du cimetière. «
» Dans chaque mort il trouvait une grande peine.
Il a pleuré pour chacun, versant des larmes pour les mal-aimés et les oubliés.
Maintenant, Old Book nous pleurons pour toi. «
De 1909 à 1912, une épidémie de pellagre, une maladie due à la malnutrition, toucha plus de 500 patients, en tuant 150. Le 1 décembre 1913, le Dr Zeller, quitta l’hôpital de Peoria et il fut remplacé par le Dr Ralph T. Hinton. Sous sa direction, de nouvelles thérapies, comme la luminothérapie ou la photothérapie avaient été introduites dans l’établissement, et il avait autorisé la création d’un zoo, dont les barrières avaient été fabriquées avec les vieux barreaux qu’il avait fait enlever des portes et des fenêtres, où se trouvaient treize cerfs, deux ours noirs, des loups, des renards, des coyotes et de nombreux autres animaux.
En 1914, le Dr Hinton commanda de nouveaux barreaux et l’année suivante il fit fermer le zoo, qui faisait pourtant la joie des malades. En 1921, le Dr Zeller revint à l’hôpital de Peoria comme directeur et il le trouva dans un tel état de négligence que tenant voir la situation du point de vue d’un malade, il se fit enfermer pendant trois jours, testant un service différent chaque soir. Il trouva cette expérience si révélatrice qu’il ordonna que chaque membre du personnel se fasse interner et vive dans les mêmes conditions que leurs patients pendant huit heures. Le Dr Zeller, qui se battait pour une meilleure compréhension des malades mentaux, invitait souvent des journalistes et des membres de la communauté à visiter l’hôpital et il était particulièrement respecté pour ses efforts thérapeutiques.
Dans les années 1920, le Dr Zeller écrivit un livre, Befriending The Bereft, où il décrivait les expériences mystérieuses qu’il avait eu à l’hôpital au cours de ses deux mandats comme directeur. Parmi les nombreuses histoires étranges qu’il rapporta, se trouvait l’histoire de Old Book et celle de l’Orme du Cimetière. Des années plus tard, l’arbre fut frappé par la foudre, et il put finalement être retiré du cimetière.
En 1927, la population de l’hôpital était de 2650 et 13 510 patients avaient déjà séjourné dans l’établissement. En 1930, un certain nombre de patients se suicidèrent en se pendant dans les bois. Au cours de la même année, la syphilis fit des ravages, et pour la traiter, les personnes affectées reçurent une injection de paludisme, ce qui devait provoquer une forte fièvre et leur permettre de lutter contre la maladie. Il y eut un nombre incalculable de morts.
Le 18 mars 1935, le Dr Zeller quitta son poste de directeur et il s’installa dans le bâtiment de l’administration, où un appartement lui fut offert. Il y vécut jusqu’à sa mort, trois ans plus tard, en 1938. En octobre de la même année, les premières thérapies à l’insuline, qui devaient servir au traitement de certaines psychoses et plus particulièrement de la schizophrénie, furent pratiquées dans l’établissement. Une forte d’insuline était injectée aux patients, qui faisaient alors une overdose et tombaient dans le coma, ce qui provoquait un » véritable effondrement de leur personnalité. » A leur réveil, un travail de psychothérapie était entrepris auprès de ces malades confus, qui avaient tout oublié de leur vie. Au cours des années suivantes, l’hôpital eut recours aux pires traitements de l’époque, lobotomie, trépanation et thérapie électro-convulsive puis il se modernisa, s’ouvrant aux enfants, à l’ergothérapie, à la psychothérapie, aux thérapies de groupe et aux consultations externes.
A son apogée, dans les années 1950, l’hôpital de Peoria hébergeait 2800 résidents. En 1963, une infirmière fut tuée par un patient qui lui asséna des coups sur la tête avec une barre d’acier qu’il avait pris du couvercle d’une poubelle. Le 20 juin 1972, une chaise s’abattit sur le crâne de Bernard Roe, 43 ans, alors qu’il se trouvait dans la file d’attente pour le déjeuner. Le malheureux s’effondra et mourut peu de temps après. Le 24 juin, Jerome W. Spence, 43 ans, fut battu à mort par un autre patient qui avait trois ans d’âge mental. Le 30 juin, James H. Logan, 29 ans, perdit la vie suite à une infection de l’oreille non traitée. Au mois de décembre 1973, l’Hôpital d’État de Peoria ferma définitivement ses portes et les 600 derniers patients furent alors dispersés dans différents établissements.
Les bâtiments furent ensuite laissés à l’abandon jusqu’en 1980, où ils furent proposés aux enchères. Malheureusement, peu de temps après, l’acheteur fit faillite et un entrepreneur, M. Winsley Durant Jr. reprit la propriété dans l’espoir d’en faire un espace de bureaux mais pour une raison inconnue son plan ne fut jamais réalisé. Par la suite, la plupart des structures furent détruites mais certaines furent rénovées et différentes entreprises commerciales et industrielles s’y installèrent. De nos jours, la fondation Save The Bowen a racheté le bâtiment principal, celui de l’administration, et elle recherche des investisseurs pour l’aider à financer la restauration des murs extérieurs.
La Hantise
De l’avis de tous, l’hôpital de Peoria serait terriblement hanté et l’atmosphère y serait si pesante qu’elle suffirait à convaincre n’importe quel sceptique du bien fondé des rumeurs qui l’entourent. Bien évidemment, personne ne peut donner de nombre précis mais selon certains médiums, au moins quinze esprits différents se perdraient en ces lieux. Des silhouettes sombres sortiraient de l’ombre, des patients fantomatiques déambuleraient lentement dans les grandes pièces vides, des cris, des gémissements et des voix désincarnées s’élèveraient du néant et des portes s’ouvriraient et se refermeraient toutes seules. En certains endroits, l’hôpital connaitrait de brusques variations de températures, les batteries se videraient inexplicablement et parfois, des mains invisibles frôlerait les visiteurs qui traversent les couloirs déserts, les effleurant ou se posant sur leurs épaules.
D’une étrange manière, le grenier, qui était surtout utilisé pour le stockage, serait curieusement animé. Parfois, des bruits de pas et des bruissements troubleraient le silence, la grande silhouette d’un homme ferait des va-et-vient, un esprit masculin se manifesterait, déplaisant et misogyne, et des ombres noires se montreraient près des escaliers, à l’endroit où un agent d’entretien se serait autrefois pendu.
Des détonations, le frottement caractéristique de meubles glissant sur le plancher, des bruits de pas, des pleurs, des cris, des appels au secours et différentes voix, masculines, féminines et enfantines, auraient été entendues au troisième étage, où se trouvaient autrefois les salles de lobotomie, d’observation, des médicaments etc… Des ombres furtives se glisseraient dans les couloirs et dans une certaine pièce, un homme demanderait désespérément de l’aide. Un jour, un visiteur aurait vu une femme baignée de lumière monter vers le plafond et un autre aurait entendu une vieille dame s’écrier » Ne fermez pas la porte! » juste au moment où il le faisait.
Au deuxième étage, des voix et bruits de pas seraient fréquemment signalés et en 2008 une photo aurait été prise de l’extérieur du bâtiment, qui montrerait une infirmière à la fenêtre de la salle de repos du personnel. Elle serait la Dame en Blanc de Peoria.
Un esprit hanterait le premier étage, qui ne se montrerait qu’aux femmes. Elle apparaitrait souvent vêtue d’une robe blanche et son visage livide, presque bleuté, ferait ressortir ses grands yeux noirs. Au sous-sol, des pierres seraient parfois jetées sur les visiteurs, des ombres se faufileraient près des portes et un ballon abandonné bougerait sans raison apparente, peut-être poussé par les esprits des deux jeunes enfants qui s’attarderaient là pour une obscure raison. Des odeurs fortes et des scintillements de lumière pourraient être observés dans les coins de certaines pièces et trois esprits occuperaient la chaufferie, dont un serait particulièrement bavard. Au fond du sous-sol, des points d’une extrême froideur auraient été constatés, de grandes masses noires se laissaient surprendre et des rires démoniaques retentiraient parfois.
Un inexplicable sentiment d’effroi submergerait ceux qui osent s’aventurer dans l’entrepôt où des sifflements et de surprenantes odeurs florales seraient souvent rapportés. Un esprit au physique quelque peu ingrat rôderait dans la chapelle, et les visiteurs qui iraient flâner près de la tombe de Rhoda Derry sentiraient souvent quelqu’un tirer sur la jambe de leur pantalon.
L’Hôpital de Peoria a été présenté dans l’émission de télévision Ghost Hunters. Les membres de l’équipe de tournage ont rapporté avoir entendu des cris étouffés dans le grenier, des voix dans différentes pièces et ils auraient même réussi à capturé les images troublantes d’un fantôme se promenant dans le cimetière.
Sources: Peoria Asylum, Bartonville, etc…