Du début de la Première Guerre mondiale à la fin de la seconde, des aviateurs de la Royal Air Force rapportèrent que des gremlins détraquaient volontairement leurs appareils, causant une multitude d’incidents. Leurs témoignages étaient si nombreux que le ministère de l’Armée de l’Air britannique finit par s’en inquiéter et une enquête fut décidée. Alors un manuel fut publié, qui expliquait aux pilotes la meilleure manière de gérer les gremlins.
Un gremlin est un esprit de petite taille lié aux outils et aux machines, une sorte de lutin malicieux ou de gnome espiègle. Les premières histoires mentionnant les gremlins faisaient état de créatures bénéfiques dont les aptitudes pour la technologie dépassaient grandement celles des humains et qui, se servant des outils de l’époque, aidaient les chercheurs, contribuant à l’avancée de la science. Ils auraient ainsi participé à l’invention de la machine à vapeur et ils auraient même inspiré Benjamin Franklin lors de ses recherches sur l’électricité. Malheureusement, comme personne ne reconnaissait jamais leur influence, les gremlins, blessés par tant d’ingratitude, se seraient retournées contre l’homme, faisant preuve d’une certaine malfaisance et montrant un penchant prononcé pour les farces de mauvais goût.
Pour les aviateurs britanniques de la Première Guerre mondiale, les incidents inexpliqués avaient souvent des conséquences dramatiques et ils étaient au centre de toutes les conversations. Certains, qui étaient persuadés que les lutins, les gnomes et les fées éprouvaient un vif intérêt pour l’aviation, affirmaient que des créatures maléfiques étaient responsables des dysfonctionnements de leurs appareils. Des années plus tard, cette information fut reprise par le journal britannique The Spectactor, qui révéla qu’en 1917, les membres de la Royal Naval Air Service avaient détecté l’existence de hordes de lutins mystérieux et malveillants dont le but était de provoquer autant d’accidents inexplicables qu’ils le pouvaient, compliquant terriblement la vie des pilotes en ces jours de guerre.
En 1923, après s’être écrasé en mer, un homme rapporta que l’accident avait été causé par de minuscules créatures qui l’avaient suivi à bord de son avion, jouant avec les commandes et sabotant le moteur. L’histoire se répandit parmi les aviateurs dont certains se plaignirent alors d’être harcelés par des créatures semblables qui, maitrisant parfaitement les machines et les instruments, causaient des pannes de moteur, des défaillances électriques, des coupures de communication, des problèmes d’atterrissage, enfin tous les incidents qui pouvaient se produire à bord d’un avion. Les témoignages provenaient de pilotes affectés dans différentes bases, dont certaines se trouvaient à Malte, au Moyen-Orient ou en Inde. Le 10 avril 1929, un poème parut dans le journal maltais Aeroplane, qui parlait du phénomène.
La plupart du temps les créatures ne causaient que des ennuis mineurs, mais exceptionnellement, elles étaient responsables de graves accidents. Parfois, en plein vol, les aviateurs les voyaient s’agiter sur les ailes de leurs appareils, qu’elles tentaient visiblement de détruire, ou ils les entendaient trifouiller les moteurs dans un but inavouable. Elles étaient accusés de sucer l’essence des réservoirs, de brouiller les fréquences radio, de faire sortir le train d’atterrissage en plein vol, de souffler de la poussière ou du sable dans les tuyaux de carburant et sur les équipements électriques, de couper des fils, d’enlever des boulons et des vis, de perturber les cadrans, d’appuyer sur les boutons et les commutateurs, de bousculer les commandes, de casser les ailes, de crever les pneus, de taper sur le fuselage, de briser des vitres, de piquer les mitrailleurs et les pilotes, de les pincer et tout un tas de joyeusetés du même ordre. Parfois elles faisaient volontairement du bruit, cherchant visiblement à détourner l’attention des hommes d’équipage de leurs tâches, surtout quand ils se trouvaient en combat. Ils les entendaient parler, ricaner, chuchoter, grogner et quand elles réussissaient un tour qu’elles jugeaient hilarant, alors elles riaient et huaient leurs victimes, leur criant des quolibets triomphants.
Certains affirmaient même que les créatures possédaient des pouvoirs télépathiques et qu’elles pouvaient créer des illusions extrêmement réalistes dans l’esprit de leurs victimes, qui croyaient soudainement voir une montagne émerger des nuages devant eux alors qu’il n’y avait rien. Parfois elles faisaient même des prodiges. Sous leur influence les îles se déplaçaient et dans de rares cas, elles pouvaient faire disparaitre les étoiles.
En mai 1927, l’aviateur Charles Lindbergh réalisa un vol sans escale New York-Paris à bord de son avion, le Spirit of St Louis. En 1953, dans un livre retraçant ses mémoires, il décrivit la curieuse expérience qui lui était arrivée alors qu’il traversait l’Atlantique et qu’il avait gardée secrète pendant des années, expliquant qu’il volait depuis neuf heures quand soudain il lui avait semblé se détacher de la réalité. Alors plusieurs êtres éthérés étaient apparus dans sa minuscule cabine, qui lui parlaient et faisaient preuve de connaissances complexes, autant sur la navigation que sur le matériel. Cependant, loin de vouloir lui nuire, ils l’avaient aidé à rester réveillé, lui promettant de le garder en sécurité durant tout le trajet. Apparemment, il n’était pas le seul à avoir été assisté par de telles créatures, car d’autres histoires parlaient de ces apparitions qui aidaient les pilotes à éviter les catastrophes ou les alertaient quand ils devaient tourner, changer de cap ou d’altitude.
La plupart des témoins estimaient la taille des créatures à une trentaine de centimètres de haut et ils les décrivaient généralement comme de petits lutins vêtus de culottes vertes, de vestes rouges ornées de volants raffinés, de guêtres et de chapeaux haut-de-forme mais certains, comme M. Lindbergh, disaient avoir vu des formes vaporeuses et d’autres leur prêtaient un aspect plus sinistre, détaillant leurs corps grisâtre, leurs grandes oreilles, leurs yeux rouges luminescents, leurs cornes, et leurs grandes bouches qui s’ouvraient sur une multitude de dents pointues. Si l’aspect des créatures variaient suivant les histoires, tous s’accordaient à dire qu’elles pouvaient se promener à leur guise sur le fuselage des avions, résistant à des températures extrêmes et à des vents violents. La méthode utilisée pour réaliser cet exploit restait un mystère, certains soutenant que leurs pieds étaient pourvus de ventouses, et d’autres affirmant que leurs chaussures de cuir portaient des crochets. En y songeant, ce détail n’avait pas grande importance car de l’avis général les créatures n’avaient pas d’ailes, et quand un avion s’écrasait suite à leurs agissements, elles tombaient bêtement avec lui.
De nombreux personnes pouvaient décrire les créatures et leurs agissements sournois, mais personne ne comprenait leur comportement et plusieurs hypothèses couraient, qui n’avaient d’autre valeur que celle qui leur était prêtée. Selon certains, les hommes qui effectuaient consciencieusement leur travail et qui prenaient soin des machines étaient épargnés par les créatures. D’autres soutenaient que chaque pilote, chaque mécanicien et chaque mitrailleur avait ses créatures attitrées quels que soient leurs actes, et quelques uns les pensaient attirées par l’arrogance et l’excès de confiance. Il était aussi des pilotes, qui étaient probablement plus optimistes que les autres, qui se demandaient si les créatures ne les protégeaient pas, créant un petit incident pour les garder d’une grande catastrophe.
Personne ne connait vraiment les origines du mot Gremlin mais en 1938, dans son livre The ATA: Women with Wings, l’aviatrice Pauline Gower écrivit que l’Écosse était un territoire mystique et sauvage où des gremlins brandissant des ciseaux coupaient les fils des biplans lorsque des pilotes sans méfiance volaient dans les environs. Pendant de longues années, les petites créatures s’étaient montrées relativement discrètes, mais lors de la Seconde Guerre mondiale, leur passion pour les aéroplanes les poussa à intensifier leurs activités et de nombreuses apparitions furent alors rapportées. La plupart des témoignages émanaient des membres du personnel de la Royal Air Force, et plus particulièrement des unités de reconnaissance photographiques, qui accusaient les gremlins d’être responsables des inexplicables incidents qui survenaient en vol. Les histoires de créatures malfaisantes concernaient surtout les avions britanniques, mais en 1939, se déroula une étrange tragédie aux États-Unis, dont le mystère ne fut jamais résolu.
» Quelque chose de terrible est arrivé dans l’air un jour de la fin de l’été 1939, et à ce jour l’incident est resté secret. Tout ce qui est connu est que l’avion de transport militaire a quitté la base aérienne de la Marine Navale de San Diego à 15h30. L’appareil et ses treize hommes d’équipage faisaient un vol de routine à Honolulu.
Trois heures plus tard, alors que l’avion se trouvait au-dessus de l’océan Pacifique, un signal de détresse fut frénétiquement déclenché puis le signal radio s’éteignit. Un peu plus tard, l’avion retourna à la base et effectua un atterrissage d’urgence. Les membres d’équipage au sol se précipitèrent vers l’appareil mais quand ils montèrent à bord, ils furent horrifiés de découvrir douze cadavres. Le seul survivant était le copilote qui, bien que grièvement blessé, était resté en vie assez longtemps pour ramener l’avion. Quelques minutes plus tard, il était mort, lui-aussi.
Tous les corps avaient de grandes plaies béantes et plus bizarre encore, le pilote et le copilote avaient vidé leurs pistolets automatiques Colt 45 sur quelque chose. Les douilles vides furent retrouvées gisant sur le plancher de l’habitacle et une forte odeur d’acide sulfurique remplissait l’intérieur de l’engin. L’extérieur de l’avion avait été gravement endommagé, comme s’il avait été frappé par des missiles. L’incident fut étouffé avec succès pendant quinze ans, puis il fut mis en lumière par l’enquêteur Robert Coe Gardner, qui l’apprit d’un témoin. Le mystère de ce que l’équipage a rencontré dans les airs cet après-midi de 1939 n’a jamais été résolu. «
La même année, un escadron de bombardiers britannique qui servait en Inde connut de sérieuses difficultés avec ses avions, et une fée, que les hommes surnommaient le gremlin et qui était réputée pour ses grandes connaissances mécaniques, fut alors accusée de saboter les appareils. Au cours de l’été et de l’automne 1940, l’armée de l’air allemande, la Luftwaffe, mena une campagne aérienne contre le Royaume-Uni et durant cette période de nombreuses histoires mettant en cause des gremlins furent rapportées. Des pilotes, qui étaient engagés contre les forces allemandes, juraient avoir vu les maléfiques créatures cisailler les câblages de leurs dents ou perturber les instruments de bord au beau milieu des combats, juste avant qu’un accident ne se produise. Certains supposèrent alors que les gremlins, qui semblaient s’acharner sur eux, éprouvaient quelque sympathie pour leurs ennemis, mais les différentes enquêtes révélèrent que les avions allemands présentaient tout autant de problèmes mécaniques, qui étaient similaires et tout aussi inexplicables. Les témoignages étaient si troublants et si nombreux que le ministère de l’armée de l’air britannique ordonna qu’une enquête soit menée. Peu de temps après, un manuel fut édité qui, par l’intermédiaire du lieutenant Percy Prune, un aviateur imaginaire qui avait été créé par le dessinateur humoristique Bill Hooper, expliquait aux pilotes la meilleure façon de réagir en cas de rencontre avec des gremlins.
La plupart des membres du personnel de la Royal Air Force donnaient une même description des créatures, les dépeignant comme de petits êtres de 15 à 18 centimètres de hauteur, de couleur bleue ou verte, qui portaient des cornes naissantes sur la tête, comme celles d’un diable, et de longues oreilles pointues, parfois recouvertes de quelques cheveux. Leurs pieds étaient de grande taille et semblaient dotés d’un système particulier qui leur permettait de se promener en toute sécurité sur les carlingues des avions. Bien qu’ils aient été considérés comme de véritables fées, ils s’en distinguaient par la manipulation et le travail des métaux, ce que les fées n’appréciaient guère. Toutefois, certains en dressaient un portrait plus original, laissant à penser qu’il existait plusieurs races de gremlins. Ainsi, de Gibraltar, les pilotes d’un escadron de la Coastal Command, envoyèrent le rapport suivant:
» Nous pensons que le Gremlin que l’on trouve dans le voisinage de The Rock est, d’une manière générale, une variété à pieds poilus avec d’extrêmement grandes oreilles rudimentaires rattachées à la tête (dans le cas du mâle) par un échafaudage particulier de cartilage d’environ deux mètres quarante de long. Son abdomen est percé de trous triangulaires, par lequel le vent siffle quand il est en vol. «
Le rapport soulignait également qu’il était important de s’assurer que personne ne rentrait dans un avion après avoir gremlinisé, ce qui signifiait qu’il fallait éviter de monter dans l’appareil après avoir vu une créature. Ces spécialistes, qui avaient étudié le phénomène durant quelques semaines, en concluaient:
» A notre avis, les créatures observées dans la zone de Gibraltar ne peuvent guère être reconnues comme de vrais gremlins. Elles peuvent probablement être considérés comme une espèce apparentée lointaine, qui s’est acclimatée aux conditions plus chaudes qui prévalent dans la zone méditerranéenne. «
En 1942, Hubert Griffith écrivit un article sur les gremlins pour le Royal Air Force Journal, expliquant qu’il avait découvert l’existence des créatures alors qu’il se trouvait dans le nord de la Russie en compagnie d’une escadre de la RAF. A sa grande surprise, les pilotes discutaient librement des gremlins comme s’ils étaient des personnes réelles, et ils semblaient en connaitre toutes les coutumes. De leurs observations ils en avaient déduit qu’il existait plusieurs sortes de gremlins, qu’ils habitaient probablement les nuages car ils en sortaient toujours, et que certaines espèces redoutables n’apparaissaient qu’au-dessus de 10.000 mètres d’altitude, jamais en-dessous. Ils opéraient souvent en masse, ou en essaim, tentant de faire pencher l’aéronef en pesant de tout leur poids sur une aile, sur le nez etc…, dans le but évident de le faire s’écraser. Une variété particulièrement virulente de gremlin avait l’habitude de rentrer dans les avions dès que la visibilité se détériorait. Lorsqu’un pilote volait depuis quelques temps dans les nuages sans être en mesure d’apercevoir la Terre, alors la créature sautait sur son épaule et murmurait à son oreille: » Vous êtes un imbécile de grosse tête. Vous êtes à l’envers! » Bien évidemment, l’aviateur ne volait pas la tête en bas, mais le gremlin cherchait à le troubler et il y parvenait.
Une multitude de preuves semblaient avoir été accumulées quand à leur existence. Pratiquement tous les hommes de la base prétendaient avoir eu des problèmes avec les gremlins, et chaque jour ils en parlaient. Les pilotes de la RAF semblaient particulièrement affectés par le phénomène et même si peu d’entre eux en avaient réellement vus, les mitrailleurs, qui avaient apparemment l’habitude d’en recevoir un certain genre dans leur tourelle arrière et même parfois même d’en inviter, les décrivaient comme assez grands, ils leur arrivaient à la hauteur du genou, soulignant qu’un seul d’entre eux suffisait à leur fournir compagnie et chaleur.
Roald Dahl avait effectué son service militaire dans la Royal Air Force au Moyen-Orient, certains soupçonnaient d’ailleurs les gremlins d’en être originaires, et il avait eu sa propre expérience avec les créatures, qui l’avaient obligé à atterrir en catastrophe dans le désert libyen. En janvier 1942, après avoir été transféré à Washington comme attaché à l’ambassade britannique, il écrivit son premier roman pour enfants, The Gremlins, qui parlait des créatures et les décrivait comme de petits êtres espiègles. L’auteur présenta ensuite son manuscrit à Sidney Bernstein, qui était à la tête du service de l’information britannique et qui eut alors l’idée de l’envoyer à Walt Disney. Au cours de la même année les studios Disney décidèrent d’en faire un court-métrage, prenant soin de faire paraitre l’histoire dans le Cosmopolitan de décembre afin d’assurer une certaine notoriété aux gremlins avant la diffusion du dessin-animé. Suite à cette parution, des employés de l’armée de l’air se firent connaitre, qui disaient avoir vu des créatures bricoler leurs avions, et un membre d’équipage jura en avoir vu une dérégler sciemment un moteur, obligeant l’appareil à retourner à la base.
De nombreux magasines proposèrent alors des reportages sur les gremlins, les présentant comme de sympathiques farceurs qui jouaient des tours aux pilotes. En 1943, E. W. Woosnam-Jones rédigea un article pour le journal The Spectator, expliquant que tous les membres de la Royal Air Force, du personnel d’entretien au personnel de vol, avaient pu constater les farces malveillantes des gremlins et que leur existence était incontestable. Le journaliste expliquait la difficulté pour les pilotes de découvrir les hideuses créatures qui se cachaient souvent dans les coins les plus sombres des aéronefs, il décrivait longuement leurs méfaits et dévoilant un mystère, il affirmait que les gremlins ne s’écrasaient pas avec les avions, comme certains le pensaient. Quand l’appareil commençaient à descendre, alors ils enlevaient leurs guêtres, joignaient leurs mains, étendaient leurs grands pieds et se parachutaient doucement vers la Terre, la tête la première. Leurs grands chapeaux leur servaient à absorber le choc de l’atterrissage, et ils en portaient toujours un pour cette raison.
Au début des années 1950, suite à une censure subtile motivée par des questions de sécurité nationale et de guerre froide, les témoignages sur les gremlins commencèrent à se raréfier. Des commissions d’enquêtes furent alors mises en place par l’armée de l’air, qui devaient s’occuper des phénomènes inexpliqués. La plus célèbre de ces études secrètes fut probablement le » Projet Blue Book « , qui s’occupait des objets volants non identifiés, mais il existait une autre étude, bien moins connue et d’un autre niveau de classification, le » Projet Green Book « , qui recueillait et analysait les incidents et anomalies de cause inconnue. A cette même époque, des notes commencèrent à circuler parmi les officiers et les pilotes de l’armée de l’air, qui faisaient appel à leur professionnalisme et les décourageaient fortement de parler des gremlins. Dans les bureaux du Strategic Air Command (SAC), qui commandait à toutes les forces de l’armée de l’air depuis 1946, il était interdit de parler des gremlins par ordre direct du général Curtis Lemay qui avait déclaré: » Le SAC n’a pas de Gremlins. Point. «
En 1963, un épisode de la série télévisée La Quatrième Dimension fut diffusé, Cauchemar à 20000 pieds, qui rendait hommage à la légende. Dans cet épisode, un homme qui se trouvait dans un avion était témoin des agissements d’un gremlin, mais malheureusement il était le seul à le voir, et tout le monde le pensait fou. Au cours des années qui suivirent, peu de pilotes rapportèrent avoir observé un gremlin. Peut-être craignaient-il une mise à pied pour évaluation mentale, peut-être avaient-ils peur du ridicule, ou peut-être ne remarquèrent-ils rien de spécial, tout simplement.
En 1972, le célèbre folkloriste John W. Hazen rapporta l’une de ses expériences personnelles dans un de ses livres, racontant qu’un jour, alors qu’il se trouvait dans un avion, il avait découvert un câble rongé dans un endroit inaccessible, qui portait des traces nettes de dents. Il regardait le fil, intrigué, quand soudain une voix » surnaturelle et inhumaine » s’était élevée du néant, qui semblait sermonner quelqu’un: » Combien de fois dois-je vous dire d’obéir aux ordres et de ne pas vous occuper de tâches pour lesquelles vous n’êtes pas qualifié? Voici comment cela doit être fait. » A ce moment-là, M. Hazen avait entendu un bruit étrange près de lui et un autre câble s’était cassé devant ses yeux, qui portait les mêmes marques de dents.
Au début des années 2010, un prêtre tentait de réconforter un ancien officier de la marine qui venait de perdre sa femme quand ce dernier lui raconta une étrange histoire. Alors qu’il se trouvait en Irak, ses compagnons parlaient souvent des étranges petites créatures qu’ils pouvaient observer, qui possédaient une puissance étonnante et qui semblaient fascinées par les avions. L’officier ne les avait jamais clairement vues par lui-même, mais à une occasion, il avait pu observer une petite créature sombre creuser un trou dans un avion comme s’il était fait de papier aluminium pour en dérober des composants. L’un de ses amis, qui était pilote, lui avait raconté avoir vu une petite créature posée sur l’une des ailes de son avion qui essayait d’arracher un morceau de son aileron alors qu’il survolait l’Irak dans le soleil couchant. Quelques minutes plus tard, l’avion était devenu tellement instable qu’il avait du retourner au porte-avion d’où il s’était envolé. L’homme semblait connaitre bien d’autres secrets et si le prêtre avait tenté d’insister, il n’avait rien voulu révéler de plus.
Personne n’a jamais pu expliquer le phénomène des gremlins et toutes les tentatives de rationalisation restent des supputations. De nombreux enquêteurs ont cru remarqué, et les différentes histoires semblent le confirmer, que les créatures étaient originaires du Moyen-Orient, ce qui pourrait être une piste de réflexion. Certains, qui ne croient en pas l’existence des gremlins, suggèrent que le stress des combats et les hauteurs vertigineuses causaient des hallucinations aux pilotes et d’autres pensent que le phénomène était un mécanisme d’adaptation de l’esprit des aviateurs, qui cherchaient à comprendre pourquoi leurs appareils avaient connu de nombreux problèmes lors de certains combats.
De nos jours, les petites créatures bénéficient toujours d’une certaine notoriété et quand se produit une panne inexplicable à bord d’un avion certains, qui ne plaisantent qu’à moitié, disent encore qu’il s’agit là de l’œuvre d’un gremlin.
Sources: Gremlin Trouble, The Real Gremlins of WWII, Gremlins on Attack, RAF 100 Squadron. Illustrations Magazine Life du 16 Novembre 1942.