Cela remonte à très loin. En 1997 si ma mémoire est bonne, j’étais un ado assez turbulent. Mon frère et moi étions à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso (en Afrique).
En rentrant de boite, nous avons croisé 2 jolies » gazelles🐪🐫 « . Intrigués par ces femmes qui marchaient sur le côté de la route à une heure aussi avancée, entre 3 et 4h, on s’est quand même arrêtés pour voir de quoi elles avaient vraiment l’air et … on est immédiatement passés à l’attak-tak-tak 🔫💨.
Timides, on a pu leur arracher que quelques mots. Elles nous on dit s’appeler Emy et … je ne m’en rappelle plus, c’était pas leurs prénoms qui nous intéressaient vraiment à l’époque. Toujours est-il que si on a pas réussi à les » embarquer « , elles nous ont désigné de l’index l’endroit où elles habitaient et ont acquiescé de la tête quand on a proposé de passer les voir le lendemain dans l’après-midi… Et là, je suis certain que tu as déjà un peu deviné ce qui va suivre :
Avec mon frère, nous n’y sommes finalement passés que près de 3 semaines plus tard. En arrivant dans la cour qu’elles nous avaient indiquée (et après avoir salué les vieux, les femmes, les co-épouses et les enfants, car en Afrique ce sont parfois des familles très nombreuses), nous avons demandé après ces deux filles sous les regards interloqués et nous avons appris, médusés, qu’elles étaient toutes les deux décédées 2 ans auparavant, victimes d’un chauffard drogué aux cachetons sur la route même où on les avait croisées.
Voilà la première histoire et crois-moi, c’est pas du chiqué, c’est du vécu = J’Y ÉTAIS !!
LA 2eme histoire, celle qui m’a peut-être fait le plus flipper, c’est cette nuit là où j’ai dormi dans la chambre de » Yaãba « , mon arrière-grand-mère décédée à l’âge de 109 ans. Petits, elle nous faisait flipper, mes sœurs et moi. Fraichement arrivés de France où nous sommes tous nés, le choc des cultures fut rude quand notre père nous amena, mes sœurs, ma mère et moi-même, vivre dans ce petit village reculé d’Afrique de l’ouest. Tant de visages noirs, les traditions, les chants, les danses des griots qui venaient demander de l’argent à mon père, les nuits d’encre africaines, l’obscurité, tout semblait si différent…
J’avais à peine 5 ans et je m’en souviens encore comme si c’était hier, tous mes sens étaient en alerte… Cette fameuse maison construite sur des terres dont on dit qu’elles abritaient un vieux cimetière de la tribu Gourounsi (ethnie), le cimetière des anciensou. Tant de choses allaient me prendre au dépourvu…
Toujours est-il que pour en revenir à mon arrière-grand-mère Yaãba, elle était gentille mais elle me terrorisait. Elle avait des cicatrices ethniques qui lui balafrait tout le visage et devait déjà avoir pas loin de 100 ans la 1ere fois ou notre père nous a amenés la saluer dans sa chambrette à l’écart. Elle était paralysée du bas depuis des dizaines d’années et n’était plus jamais sortie de son cloaque. Elle s’allongeait là, toute la journée sur un banc, la porte mi-close à cause du soleil, et nous pouvions deviner sa lourde présence quand nous nous amusions.
Bref… elle a fini par décédé et plusieurs années plus tard, mon frère (encore lui) et moi avons décidé de passer un week-end dans ce petit village, dans la maison de ma grand-mère (où vivait justement mon arrière-grand-mère Yaãba). La nuit, pour des raisons logistiques, nous avons décidé de dormir dans la fameuse chambre de Yaãba. On y était tous. Je dormais seul à gauche, prés de la porte et mon frère dormait avec un pote sur l’autre matelas.
Vers 3H du mat, je me rappelle juste avoir ressenti la plus grande terreur de ma vie. Quelque chose de si terrorisant, une peur primaire même dirais-je, quelque chose qui vient du plus profond de nos consciences. J’étais allongé tête contre le mur mais je savais pourtant que quelque chose se trouvait près de moi. Un sixième sens. L’électricité dans l’air était palpable. Cela faisait plusieurs secondes déjà que j’essayais de crier, de hurler, de gueuler, mais j’étais complètement figé, paralysé, glacé par la terreur. Et puis, j’ai su d’instinct que cette chose allait me toucher. Et là, j’ai senti sa main. Une main assez petite et douce. Elle a enlevé sa main, elle m’a retouché une 2eme fois (que j’avais également anticipée), et puis d’un coup mon cri, si longuement contenu, a fini par sortir de mon gosier et percer l’air de la chambre, un peu comme si quelqu’un avait enlevé la fonction » Pause « .
J’ai réveillé mon frère et notre ami en sursaut, et comme tu peux te l’imaginer je leur ai dit: » Y AVAIT UN PUTAIN DE FANTÔME DANS LA CHAMBRE, je vous jure les gars, ça m’a même touché 😵😲 » !!
Cela étant, à aucun moment je n’ai senti quelque agressivité que ce soit de sa part !! Au fond, je savais même que cet esprit ne me voulait que du bien !! Malheureusement, j’ai pas eu les cojones de me retourner et d’affronter son regard…
Yann-Yec’
Vous aussi, Partagez votre Histoire!