Après la guerre de Sécession, le gouvernement des États-Unis mit à la disposition des colons de nouveaux territoires dans le sud-est du Kansas et de nombreuses familles vinrent s’y installer dans l’espoir d’une vie meilleure. Au printemps 1871, John Bender et son fils John Jr prirent possession des 160 acres de terres qu’ils avaient choisis à Osage, une petite mission qui dépendait de Fort Scott. Ils y bâtirent une cabane, un puits, une grange et un corral, puis Kate Bender, la femme de John, et sa fille Katie les rejoignirent. Les deux femmes rajoutèrent un jardin et un verger aux constructions initiales puis tirant une grande toile de chariot au milieu de la cabane elles la partagèrent en deux, utilisant la petite salle à l’arrière comme logement et celle de devant comme magasin général et auberge. Leur maison se trouvait à proximité de la seule route vers l’ouest et souvent les voyageurs s’y arrêtaient pour prendre un repas chaud ou y passer la nuit.
Personne ne savait vraiment d’où venaient les Bender, mais leur connaissance rudimentaire de l’anglais et leur accent guttural laissaient à penser qu’ils étaient d’origine germanique. John était visiblement âgé d’une soixantaine d’années, il parlait fort mal l’anglais et quand il s’y essayait sa voix était si rauque que ces propos en étaient inintelligibles. Il était un géant aux yeux noirs perçants, que dissimulaient d’énormes sourcils, ce qui lui valait le surnom » le vieux John aux sourcils broussailleux » . Son visage rougeaud était souvent caché par une forte barbe, il portait les cheveux longs et son regard était décrit comme sauvage et haineux.
Sa femme Kate était âgée de 55 ans, et elle semblait avoir les mêmes problèmes de communication que son mari, ce que personne ne regrettait car elle se montrait tellement désagréable avec ses voisins qu’ils la surnommaient » She Devil » (La Diablesse). Même son mari semblait la craindre. Kate était une grosse femme aux yeux sinistres qui se prétendait médium, elle disait parler avec les morts, et la rumeur rapportait qu’elle utilisait des herbes et des racines pour lancer des mauvais sorts. Contrairement à ce qu’elle essayait de faire croire, Kate était née en Amérique sous le nom d’Almira Meik. Dans sa jeunesse, elle avait épousé George Griffith, avec qui elle avait eu 12 enfants, puis elle s’était remariée à de plusieurs reprises, chacun de ses maris ayant curieusement trouvé la mort d’une blessure à la tête. Mais son histoire, tout le monde l’ignorait. John Sr et sa femme ne parlaient que rarement aux étrangers, sauf quand ils sillonnaient les routes de la région avec leur charriot, proposant diverses marchandises, du tabac, des boissons alcoolisées, des crackers, des sardines, des bougies, de la poudre, des balles et du café en conserve aux voyageurs. Kate et son frère allaient à la messe, et peut-être n’était-ce que de la médisance mais certains affirmaient qu’ils n’étaient pas vraiment frère et sœur, mais plutôt mari et femme.
John Jr était un bel homme de 25 ans aux cheveux auburn qui portait fièrement la moustache, et si son accent trahissait ses origines, il parlait couramment la langue du pays. Le jeune homme était de nature sociable, mais parfois il riait sans raison, laissant à penser qu’il n’avait pas toute sa raison. Sa sœur Katie avait 23 ans, elle était séduisante, cultivée, elle maîtrisait fort bien l’anglais, qu’elle parlait avec un très léger accent, et elle était la seule de la famille à s’être véritablement intégrée dans la communauté. La jeune femme distribuait des dépliants publicitaires qui vantaient ses extraordinaires pouvoirs surnaturels dans toute la région. Elle prétendait communiquer avec les morts et se vantait de pouvoir guérir toutes sortes d’afflictions, parmi lesquelles la cécité et la surdité, mais sa clientèle, des hommes pour la plupart, semblait plus intéressée par ses charmes que par ses talents de guérisseuse. Elle se produisait dans un certain nombre de petites villes du Kansas, où elle était connue comme le Professeur Katie Bender. Lors de ses spectacles elle proposait des séances de spiritisme et donnait des conférences sur la spiritualité au cours desquelles elle prônait l’amour libre, ce qui lui assurait une certaine notoriété et ramenait à l’auberge un nombre de clients inespéré.
Si Katie était généralement d’agréable compagnie, elle pouvait néanmoins se montrer déplaisante ou même agressive quand les choses n’allaient pas dans son sens. Parfois elle organisait des séances de spiritisme dans la salle de l’auberge, proposant aux participants de s’asseoir à l’unique table, dos au rideau de séparation. Dans la pièce se produisaient alors toutes sortes de manifestations étranges, qui terrifiaient l’assistance. Un jour, un homme eut tellement peur qu’il demanda à changer de chaise, ce qui mit Katie dans une rage folle. La jeune femme obligea le malheureux à rester à sa place, mais brusquement des » chuchotements d’un autre monde » s’élevèrent dans la pénombre et dès que l’homme les entendit, il sortit précipitamment de l’auberge, sans qu’elle puisse l’en empêcher. Bien évidemment, les différents phénomènes étaient l’œuvre de la famille Bender, qui animait les séances, cachée derrière le rideau de séparation. Son étrange comportement faisait dire à certains que Katie était diabolique… et peut-être était-ce le cas.
Depuis l’arrivée des colons dans la région, des voyageurs disparaissaient régulièrement, dont les cadavres étaient parfois retrouvés. En mai 1871, le corps d’un homme du nom de Jones avait été découvert à Drum Creek, le crâne fracassé et la gorge tranchée. Le propriétaire de l’endroit avait été suspecté, mais en l’absence de preuves aucune mesure n’avait été prise. En février 1872, les corps de deux hommes avaient été retrouvés, qui présentaient les mêmes blessures que Jones, sans que quiconque ne soit soupçonné, puis brusquement, en 1873, les disparitions étaient devenues si fréquentes que les voyageurs avaient commencé à éviter la route. De nombreux voleurs de chevaux sévissaient dans la région, que tout le monde pensait coupables de ces crimes. Les hommes du comité de vigilance en avaient d’ailleurs arrêté quelques uns, qui avaient été relâchés par les autorités faut de preuve, et ils avaient forcé d’honnêtes citoyens à quitter l’état, les soupçonnant d’être mêlés aux disparitions d’une manière ou d’une autre. Malheureusement, ces départs n’avaient rien changé à la situation et des voyageurs avaient continué à disparaître.
Les membres de la famille Bender se montraient parfois étranges, mais personne ne les avait jamais soupçonnés de quoi que ce soit. Pourtant, et même s’ils n’étaient pas responsables de toutes les disparitions, la plupart étaient de leur fait. Lorsqu’un client plus aisé que les autres pénétrait dans l’établissement, ils lui proposaient une place d’honneur à la fameuse table. A un certain moment du repas, Katie distrayait leur invité pendant que son père ou son frère venaient se placer derrière le rideau et lui assénait un violent coup de marteau sur la tête. Afin de s’assurer de son trépas, la gorge de la victime était alors tranchée par Katie ou sa mère, qui s’empressaient de faire disparaître le corps en le poussant par la trappe dissimulée sous la table. Une fois dans la cave, le malheureux était dépouillé de ses biens et enterré quelque part sur la propriété, souvent dans le verger de pommiers. Parfois le plan ne se déroulait pas aussi bien que prévu, certains se défendaient, allant même jusqu’à tirer des coups de pistolets, ou refusaient de s’asseoir à la place indiquée. Un jour, un certain M. Wetzell refusa de prendre place à la table près du rideau, prétextant que ce dernier était plein de tâches, ce qui déchaîna la colère de Kate, qui commença à se montrer menaçante. A ce moment-là, John Sr et son fils sortirent de derrière le rideau et craignant que la situation ne dégénère, M. Wetzell et son ami décidèrent de quitter l’auberge. William Pickering connut une histoire presque identique, et son entêtement à refuser la table lui sauva probablement la vie.
Durant l’hiver 1872, peu de temps après les obsèques de sa femme, George Loncher quitta la ville d’Independence en compagnie de sa petite fille. Ils espéraient s’installer dans l’Iowa, mais jamais personne ne les revit. Au printemps 1873, s’inquiétant de ne pas avoir de nouvelles, le Dr William York, qui était l’un de leurs voisins, partit à leur recherche, s’arrêtant à toutes les fermes qui longeaient la route et interrogeant leurs occupants. Le Dr York atteignit Fort Scott sans les avoir trouvés et comme il ne pouvait rien faire de plus, le 9 mars, il entreprit le voyage de retour. Malheureusement, jamais il n’arriva chez lui. Le docteur avait deux frères, le colonel Ed York, qui vivait à Fort Scott, et Alexander York, sénateur du Kansas, qui habitait Independence. Ils connaissaient tous les deux les plans de leur frère et quand ils apprirent qu’il n’était pas rentré chez lui, aussitôt ils lancèrent des recherches. Menant une compagnie d’une cinquantaine d’hommes, le colonel York interrogea tous les voyageurs qu’il rencontra sur le chemin et il visita toutes les fermes de la région, sans succès. Le 28 mars, le colonel se présenta à l’auberge des Bender en compagnie d’un certain M. Johnson, et après avoir expliqué que son frère avait disparu, il demanda aux propriétaires des lieux s’ils ne l’avaient pas vu. Les Bender lui répondirent que le Dr York avait séjourné chez eux pendant un certain temps mais qu’il était reparti, et s’il avait disparu, alors probablement avait-il eu des ennuis avec les indiens. Le colonel admit que cette hypothèse était plausible et il accepta de rester diner avec eux, mais au moment de son départ, nul ne sut ce qu’il pensait vraiment.
Le 3 avril, quand il apprit qu’une femme s’était enfuie de l’auberge après eu un différent avec Kate Bender, qui l’avait menacée d’un couteau, le colonel York décida d’y retourner, accompagné d’hommes en armes. John Jr et Katie nièrent farouchement les accusassions portées contre leur mère, quand à la principale intéressée, comme à son habitude, elle fit semblant de ne pas comprendre. Puis, comme le colonel insistait, soudain elle oublia son rôle et se laissant emporter par la colère elle se mit à crier que la femme était une sorcière, l’accusant d’avoir jeté une malédiction sur son café. Kate venait de faire une démonstration éclatante de sa maitrise de la langue anglaise, qu’elle avait toujours prétendu ne pas comprendre. Alors elle se tut, et se rendant peut-être compte de son imprudente révélation, elle ordonna aux militaires de sortir de chez elle. Avant que le colonel York ne s’en aille, Katie lui proposa de revenir le vendredi soir, promettant d’utiliser ses dons de clairvoyance pour l’aider à retrouver son frère, mais le militaire ne répondit pas. La jeune femme avait déjà proposé de retrouver les disparus à plusieurs reprises, sans aucun résultat. Les hommes qui accompagnaient le colonel York étaient convaincus de la culpabilité des Bender, qui agissaient, pensaient-ils, avec la complicité de leurs voisins les Roach, mais l’officier insista sur la nécessité d’avoir une preuve avant d’accuser qui que ce soit, et la troupe repartit sans avoir arrêté personne.
A cette même époque, sans pouvoir donner de nom, les habitants des communautés voisines soupçonnaient certains membres de la communauté d’Osage d’être responsables des disparitions aussi une réunion fut-elle organisée à l’école afin de débattre de la question. Soixante-quinze personnes y participèrent, parmi lesquelles le colonel York, John Bender, sa femme et leur fils. Après avoir discuté des différentes disparitions, et plus particulièrement de celle de William York, qui était un éminent médecin, l’assistance décida de demander un mandat de perquisition afin de pouvoir fouiller chaque foyer entre Big Hill Creek et Drum Creek.
Trois jours plus tard, Billy Tole conduisait son bétail vers les pâturages mais en arrivant devant la propriété des Bender il remarqua que les animaux de la ferme n’avaient pas été nourris, un veau en était mort, et que l’auberge semblait abandonnée. Billy signala le fait au responsable d’Osage qui s’apprêtait à lancer des recherches quand brusquement le temps changea, les retardant de plusieurs jours. A la première accalmie, un appel aux volontaires fut lancé, et plusieurs centaines d’hommes se présentèrent, parmi lesquels le colonel York. Comme ils s’y attendaient, lorsque les hommes arrivèrent à l’auberge, ils la trouvèrent déserte. Le charriot des Bender avait disparu, tout comme leurs chevaux, leurs vêtements et leurs effets personnels. Une odeur pestilentielle flottait dans l’air et fouillant la cabane, les hommes découvrirent qu’elle provenait d’une trappe dissimulée sous une table. Ses portes s’ouvraient sur une petite pièce vide, une cave aux murs de pierre dont le plancher était recouvert de sang. Pensant que les disparus étaient enterrés sous la dalle qui en constituait le sol, les hommes la détruisirent avec une massette mais comme aucun corps ne s’y trouvait, ils comprirent écœurés que l’épouvantable odeur qu’ils sentaient depuis leur arrivée était celle du sang, dont les pierres étaient gorgées. Suite à cette horrible découverte, les membres du groupe décidèrent de soulever la cabane et de la déplacer sur le côté afin de pouvoir creuser en dessous, mais aucun corps ne fut découvert là non plus.
Se servant d’une tige de métal, les hommes commencèrent alors à sonder le sol autour de la maison, s’attardant tout particulièrement dans le potager et dans le verger, où la terre semblait avoir été remuée. Ils découvrirent alors le corps du Dr York, le visage enfoui vers le bas, les pieds affleurant à la surface. Ils fouillèrent la propriété jusqu’à minuit, marquant neuf emplacements qu’ils pensaient être des tombes. Le lendemain matin, ils recommencèrent à creuser, découvrant neuf corps, dont celui d’une femme, dans huit des tombes présumées. Toutes les victimes avaient été tuées de la même manière. La plupart avaient été dépouillées de leurs vêtements, certaines présentaient d’indécentes mutilations et d’autres avaient été démembrées. La fille de M. Loncher se trouvait là, allongée près de son père, mais constatant que son corps ne présentait aucune blessure qui ait pu entrainer sa mort, les hommes horrifiés comprirent alors qu’elle avait été enterrée vivante. Selon le Kansas City Times: » La petite fille avait probablement huit ans, et elle avait de longs cheveux couleur de soleil, et quelques traces de beauté restait sur son visage qui n’avait pas encore été entièrement défiguré par la pourriture. Un bras était cassé. Le sternum était enfoncé. Le genou droit avait été arraché de son socle et la jambe pliée sous le corps. Jamais rien de semblable à cette écœurante série de crimes n’avait été enregistré dans toute l’histoire du pays. «
Suite à cette macabre découverte, une foule furieuse se ressembla autour de l’auberge et avisant l’un des amis des Bender, un homme nommé Brockma, certains le suspendirent à une poutre. Ils le laissèrent pendu là jusqu’à ce qu’il sombre dans l’inconscience, puis le ranimèrent, lui demandèrent ce qu’il savait de l’affaire, et comme la réponse ne semblait pas leur convenir, ils le raccrochèrent à nouveau. Après la troisième pendaison, ses bourreaux le libèrent et l’homme retourna chez, tanguant comme s’il était en état d’ivresse. Un livre de prières catholiques fut retrouvé dans la maison, avec des notes écrites en allemand, qui furent traduites ensuite. Elles disaient: Johannah Bender, née le 30 juillet 1848 et John Gebhardt, venu en Amérique le 1er juillet 18xx. Plus d’une douzaine de trous de balles furent retrouvés dans le toit et sur les murs de l’auberge, indiquant que certaines des victimes avaient tenté de se défendre après avoir été frappées avec le marteau. Vingt-un meurtres étaient attribués à la famille Bender, mais seulement dix corps furent retrouvés sur la propriété. Si les noms de certaines des victimes étaient connus, la plupart des corps ne furent jamais identifiés et ils furent inhumés dans un monticule à 2km au sud du verger de pommiers où ils avaient été retrouvés. D’une sinistre manière, l’enquête parvint à déterminer que leurs crimes n’avaient rapporté que 4600$ et quelques chevaux aux Bender . Des rumeurs coururent alors que Kate se prostituait à l’auberge, qu’elle avait été enceinte de John Jr et que la famille s’était débarrassée du bébé d’un coup sur la tête, que Kate avait tué trois de ses enfants qui avaient été témoins de l’assassinat de son premier mari, qu’elle avait tué John Sr après avoir dérobé tous ses biens etc…
L’histoire fit sensation dans les journaux, attirant de nombreux journalistes de New York et de Chicago, et une multitude de curieux qui se précipitèrent sur le site. Souvent ils emportaient avec eux un souvenir, une planche ou une brique ensanglantée de la cave, et bientôt il ne resta plus rien de la cabane et du mur d’enceinte de la propriété des Bender. Quelques semaines plus tard, une douzaine d’hommes furent arrêtés pour complicité, parmi lesquels Addison Roach et son gendre William Buxton. Ils étaient tous accusés de recel, sauf l’un d’eux, un membre du comité de vigilance, qui avait écrit une fausse lettre à l’épouse de l’une des victimes, l’informant que son mari était bien arrivé dans l’Illinois. Le sénateur Alexander York, le second frère du Dr York, offrit une récompense de 1000$ pour l’arrestation des Bender et comme ils restaient introuvables, le gouverneur Thomas A. Osborn proposa 2000$ de plus pour leur capture.
Les enquêteurs retrouvèrent le chariot des Bender abandonné à 19 kilomètres au nord de l’auberge. Les chevaux étaient affamés et une jument boitait. Ils découvrirent alors que la famille avait acheté des billets de train pour Humboldt, et qu’ils s’étaient séparés. John Jr et Katie avaient quitté le train et en avaient pris un autre à destination de Red River County, au Texas De là, ils s’étaient rendus dans une colonie proscrite qui se trouvait entre le Texas et le Nouveau Mexique. Malheureusement, comme les hommes de loi qui poursuivaient les bandits dans cette région n’en revenaient que rarement, ils ne purent être poursuivis plus longtemps. Un détective prétendit plus tard qu’il avait retrouvé leur trace à la frontière, où il avait découvert que John Jr était mort d’apoplexie. De leur côté, John Sr et sa femme avaient continué leur voyage jusqu’à Kansas City, où ils avaient probablement acheté des billets pour Saint-Louis, dans le Missouri.
Au cours des années qui suivirent, des groupes se formèrent pour tenter de retrouver les meurtriers. Ils étaient signalés de tous côtés. Quand deux femmes voyageaient seules, souvent elles étaient suspectées, ou même accusées, d’être Katie et sa mère. Certains rapportèrent avoir attrapés tous les membres de la famille et les avoir tous abattus, à l’exception de Katie qu’ils disaient avoir brûlée vive, d’autres prétendirent avoir jeté leurs corps dans la rivière Verdigris après les avoir lynchés et d’autres encore se vantèrent de les avoir tué lors d’une fusillade et d’avoir enterré leurs corps dans la prairie. Cependant, personne ne vint jamais réclamer les 3000$. En 1884, un témoin rapporta que John Sr s’était suicidé en se jetant dans le lac Michigan. Le 31 octobre 1889, l’arrestation d’une certaine Mme Almira Monroe et de Mme Eliza Davis fut signalée à Niles, dans le Michigan, dont les identités furent ensuite confirmée par deux témoins. Cependant, comme Mme Davis avait signé des aveux où elle reconnaissait que Mme Monroe était bien Kate Bender, toutes deux furent extradées au Kansas pour un procès. Initialement prévu pour février 1890, ce procès fut reporté au mois de mai, et peu disposé à entretenir deux femmes pendant trois mois pour rien, le comté les relâcha.
En 1961, en l’honneur du centenaire du Kansas, une maison fut construite qui était la réplique exacte de celle des Bender et qui proposait de découvrir un certain nombre d’objets de l’époque. L’opération fut un succès et durant ses trois premiers jours d’ouverture le musée attira plus de 2000 visiteurs. En 1967 le fils de Dick LeRoy, l’homme qui avait dirigé les recherches sur la propriété des Bender, offrit au musée trois des marteaux dont s’était servi la famille pour commettre ses crimes. En 1978, le musée dut fermer pour laisser la place à une caserne des pompiers. Certaines personnes proposèrent de déménager le musée, mais d’autres s’y opposèrent, refusant que leur ville devienne célèbre pour les meurtres des Bender. Une controverse s’en suivit, et finalement, le projet fut abandonné. Les marteaux, les photos et les coupures de journaux qui relataient l’histoire de la famille Bender furent alors confiés au musée de Cherryvale, qui les expose toujours au 215 East 4th Street.
Peu de temps après la découverte des corps, alors que la maison des Bender avait été pillée et qu’il n’en restait plus qu’un grand trou de terre, des histoires commencèrent à circuler que les victimes de la famille hantaient toujours les lieux. Ceux qui venaient rôder sur la propriété dans l’espoir de ramener quelque horrible souvenir étaient souvent effrayés par les étranges apparitions et les gémissements qui s’élevaient de l’obscurité, principalement de l’ancienne cave. Si plus rien n’indique l’emplacement de la maison des Bender aujourd’hui, certains prétendent que l’esprit des victimes hantent toujours la propriété et l’endroit est devenu l’un des lieux privilégié des chasseurs de fantômes. Certains prétendent que Katie Bender continue elle-aussi à errer sur la terre où elle a pris tant de vies, en pénitence de ses nombreux méfaits.
Sources: Murderpedia et autres.