Dans son dernier livre, Entre mes Mains, Confidences d’un Embaumeur, Olivier Emphoux nous parle avec humilité et humanité de son métier, et des phénomènes paranormaux dont il a été témoin.
Olivier Emphoux est embaumeur, une véritable vocation. Adolescent, il était intrigué par la mort, et il se posait une multitude de questions. En 1990, il est devenu thanatopracteur « comme on devient prêtre, instituteur ou avocat, par foi, » et il a commencé à observer des phénomènes paranormaux. Un jour, son directeur lui a demandé d’aller chercher un petit garçon d’une dizaine d’années et sa sœur à la morgue, de les habiller, de les mettre dans leur cercueil et de les amener au cimetière. Alors qu’il les transportait dans le corbillard, il a entendu des cris et des hurlements de terreur. Tremblant de peur, il est alors descendu du véhicule, et les hurlements se sont arrêtés. Il pensait, malgré les certificats de décès, que les deux enfants n’étaient pas morts. Il s’est approché des cercueils, il a écouté un moment, espérant capter le bruit d’un mouvement ou d’un souffle, en vain. Il a alors refermé l’arrière du véhicule et il est reparti. Dix minutes plus tard, les cris ont recommencé à résonner dans l’habitacle. Intrigué, il s’est renseigné sur les circonstances de la mort des deux enfants. Il a alors appris que leur mère les avait attachés à l’arrière de sa voiture avec des ceintures de sécurité, et qu’elle avait jeté son véhicule dans le fleuve, « pour voir s’ils savaient nager. »
À une autre occasion, alors qu’il venait de terminer son travail, il a vu le corps du défunt se soulever lentement de son lit. Terrifié, il n’a pas osé bouger. « J’ai été le témoin de cas de lévitation : un au début de ma carrière dans la chambre du défunt, puis quelques années plus tard dans la morgue d’un hôpital, déplacements d’objets, cris d’enfants décédés enfermés dans leur cercueil avant l’inhumation, odeur qui se diffuse dans une pièce, hausses de la température du corps au point que je ne pouvais pas le toucher sous peine de me brûler, dans une pièce d’une morgue un givre blanc une sorte de neige a tout recouvert l’intérieur, des lampes, télés… qui s’allument d’elles-mêmes alors que le courant a été coupé au compteur électrique… Je perçois, je vois des manifestations dites paranormales, j’ai cette faculté, ce n’est pas un don, je ne suis pas un médium ou un voyant. Je n’ai pas perdu la véritable nature de l’humain. »
Au début, il ne comprenait pas les manifestations bizarres dont il était témoin, mais il les notait machinalement sur un carnet ou un morceau de papier et parfois, il dessinait ce qu’il voyait. Il se trouvait aux portes de l’inconnu, et il était à l’écoute. Au fils du temps, il a commencé à saisir les messages des esprits, qui étaient parfois explicites. » Un jour, le corps d’un défunt a commencé à se réchauffer. En quelques secondes, la température de son corps est devenue si élevée qu’il ne pouvait plus le toucher sans se brûler. Il a compris le message. Le défunt ne voulait pas de soins, il ne voulait pas qu’il le touche. À une autre occasion, il a vu des larmes couler de l’œil droit d’une dame dont il venait de s’occuper. Son visage était serein, et il en a déduit qu’elle le remerciait de ses soins.
À force d’expérience, il est aujourd’hui capable de sentir la présence des esprits, et il tente de les aider de son mieux. « Un thanatopracteur ne se contente pas d’habiller ou de faire la toilette d’une personne décédée mais de la rendre présentable en cas d’accident ou de mutilation physique. Parfois le thanatopracteur aide le défunt dont l’âme est fragile à passer de l’autre côté. Lorsque je côtoie la Mort, je rentre dans son intimité. Je découvre alors des choses qui restent invisibles aux yeux des autres. J’ai ressenti la présence de Dieu autour de certaines personnes et fuit également le Diable sur d’autres, où des forces incroyables s’échappaient des corps encore tièdes. Ce que nous sommes, nous le restons jusque dans la mort. » Il affirme, comme Ed et Lorraine Warren, qu’en cas de mort brutale, l’âme reste souvent ancrée sur le lieu de l’accident. À Haïti, où il avait été envoyé pour son travail après le tremblement de terre, il a senti la présence des victimes à l’endroit de leur mort.
Olivier Emphoux travaille actuellement comme embaumeur pour une entreprise américaine. Il s’occupe de la recherche et de la conservation des restes de personnes décédées lors d’accidents d’avion, de tsunamis, ou de tremblements de terre… dans le monde entier. Il a écrit deux livres en collaboration avec Annette Geffroy, Aux Portes de l’Inconnu, et Entre mes mains, Confidences d’un Embaumeur. Il a également participé au film du réalisateur Pierre Barnerias, Adieu Thanatos la mort est morte. En trente ans, il s’est occupé de plus de vingt mille personnes, et il a observé des phénomènes inexplicables dans cinq à sept pourcent des cas. Finalement, il a trouvé des réponses à ses questions. « Après avoir vécu toutes ces expériences paranormales je me sens plus en harmonie avec ces univers invisibles qui dépassent l’entendement humain. Je vois par les yeux de la mort. »