En 1973, Charles Hickson et Calvin Parker rapportèrent avoir été enlevés par des extraterrestres alors qu’ils pêchaient sur les bords de la rivière Pascagoula, au Mississippi. Leur histoire allait devenir mondialement célèbre.
L’Enlèvement
Dans la soirée du jeudi 11 octobre 1973, Charles Hickson, 42 ans et Calvin Parker, 19 ans, qui travaillaient tous les deux au chantier naval de Walker, partirent pêcher sur les rives de la rivière Pascagoula, au Mississippi. Les deux hommes s’installèrent près d’un élévateur à grains puis, comme ils n’avaient pas beaucoup de chance, Charles suggéra qu’ils se rapprochent des piliers de fer rouillés de l’ancien chantier naval de Shaupeter, où il avait récemment repéré des truites. Assis sur un vieux ponton délabré, ils tentaient d’attraper quelques poissons quand soudain, vers 21 heures, un sifflement leur fit lever les yeux. Charles, qui venait de se retourner pour prendre un nouvel appât, suspendit son geste et regardant vers le ciel il aperçut une lumière bleutée, à 3 ou 4 kilomètres de là.
Intrigués, les deux hommes observèrent l’étrange lumière qui se rapprochait puis une forme commença à s’esquisser et soudain la curiosité fit place à la stupéfaction. L’engin, qui faisait environ deux mètres cinquante de haut et dix de large, était de forme oblongue, il planait à 60 centimètres au-dessus du bayou et une sorte de bourdonnement semblait en émaner. Sautant sur ses pieds, Charles regarda brièvement Calvin, qui fixait l’objet sans bouger, puis une trappe s’ouvrit de l’une de ses extrémités et trois humanoïdes en sortirent, qui flottaient dans les airs.
Les créatures mesuraient environ un mètre cinquante, elles étaient minces, leur peau était grisâtre, elle semblait ridée, leurs mains étaient crochues, leurs pieds ronds, sans orteils visibles, et leurs têtes sphériques reposaient directement sur leur corps, sans trace de cou. Une fente se dessinait à la place de leur bouche, des formes coniques remplaçaient leur nez et leurs oreilles et à l’endroit où auraient du se trouver leurs yeux, il n’y avait rien.
Glissant au-dessus de l’eau, les trois créatures traversèrent les trente mètres qui les séparaient des pêcheurs puis elles oscillèrent autour d’eux, bougeant leurs membres supérieurs de manière saccadée, presque mécanique. L’une d’entre elles commença alors à émettre une série de bourdonnements inintelligibles, semblant communiquer avec les deux autres qui se placèrent derrière Charles Hickson et saisissant ses bras avec leurs sortes de pinces qui ressemblaient à celles des homards, elles le soulevèrent du sol sans lui faire de mal. La troisième s’approcha alors de Calvin, qui semblait pétrifié d’effroi, et elle l’attrapa de la même manière. Le jeune homme sentit ses bras se geler et tentant de les bouger, il s’aperçut qu’il ne pouvait plus. Alors, terrifié comme il ne l’avait jamais été de sa vie, il perdit connaissance.
Les trainant dans les airs, les créatures escortèrent les deux hommes jusqu’au vaisseau ovoïde, puis elles les firent glisser par la porte et Charles fut amené au milieu d’une salle vide où luisait une lumière brillante. Il ne voyait plus son camarade, qui avait apparemment été conduit dans une autre pièce, et il ne bougeait plus bouger quoi que ce soit, à part ses yeux. Soudain, les pinces qui retenaient ses bras se desserrèrent, mais à sa grande surprise il continua à flotter. Il avait du mal à réfléchir, et une seule pensée occupait son esprit, qui trahissait son angoisse: » Que vont-ils faire de nous? Je pensais qu’ils nous enlevaient et que nous ne reverrions jamais nos familles. «
Semblant surgir de nulle part un étrange appareil apparut, qui commença à aller et venir autour de lui. Charles n’avait jamais rien vu de tel auparavant, il ne savait pas comment le décrire ni à quoi le comparer. En fait, la chose ressemblait à un gros œil de 18 centimètres de diamètre retenu par une espèce de pièce métallique. L’œil passa près de son visage, puis dans son dos, revint devant lui, balayant tout son corps de haut en bas avant de disparaître dans le mur. Brusquement terrifié, la certitude qu’il vivait ses derniers instants s’imposa alors dans son esprit. » Je croyais qu’ils allaient me tuer. Les gens penseraient que nous étions tombés dans la rivière et que nous nous étions noyés, et personne ne saurait jamais rien à ce sujet. «
A un certain moment, les créatures sortirent de la pièce, le laissant seul, et Charles songea qu’elles étaient allées examiner son compagnon d’infortune. Quelques instants plus tard, elles revinrent en compagnie de Calvin, qui était toujours inconscient, et les deux hommes furent ramenés sur le ponton de bois d’où ils avaient été enlevés une trentaine de minutes plus tôt. Regardant son camarade, qui venait de reprendre conscience, Charles remarqua qu’il n’allait pas bien du tout et pensant qu’il ne tiendrait pas sur ses jambes, il commença à ramper vers lui. » J’ai vu Calvin là, debout, qui regardait fixement l’eau. Il était en état de choc. J’ai déjà vu des hommes en état de choc, et si vous faites pas quelque chose rapidement, ils en meurent. J’ai commencé par aller vers l’endroit où il était, et j’ai vu le vaisseau partir. Les lumières bleues étaient là, je me souviens de cela.
Quand je suis arrivé près de Calvin, j’ai du le gifler une fois ou deux et j’ai enfin réussi à lui faire dire quelque chose. Il a dit Charlie, qu’est-ce que c’était? Je lui ai répondu Fils, je ne sais pas, mais ça ne nous a pas tués. «
Les deux hommes retournèrent alors à leur voiture et Charles s’efforça de calmer Calvin. » La seule chose dont je me souvienne est ce gamin, juste là. Je n’avais jamais vu ce genre de peur sur le visage d’un homme. Il m’a fallu un certain temps pour le faire revenir à la raison et la première chose que je lui ai dite était: Fils, personne ne va nous croire. Gardons tout ça pour nous. «
Les deux hommes discutèrent de la situation pendant quarante cinq minutes et se demandant si les extraterrestres ne représentaient pas un danger ils en arrivèrent à la conclusion que malgré le ridicule dont ils allaient probablement se couvrir, ils devaient en parler. Selon Charles Hickson: » Je savais que les gens nous traiteraient de fous et tout le reste, mais j’ai réfléchi un peu plus à tout ça et je me suis dit, et si c’était une menace pour notre pays? «
Témoignages et Conséquences
Après avoir bu quelques gorgées de whisky pour se donner du courage, Charles téléphona à la base aérienne de Keesler, à Biloxi, mais le sergent qui prit son appel l’informa que l’armée de l’air n’enquêtait plus sur les ovnis et il lui conseilla de contacter la police. Les deux hommes, qui pensaient que les autorités locales ne les croiraient jamais, eurent alors l’idée de soumettre leur histoire à la presse mais le réceptionniste du Mississippi Press leur répondit que les bureaux du journal étaient fermés pendant la nuit et ils comprirent qu’ils n’avaient d’autre choix que de parler au shérif. Deux heures après leur enlèvement, ils pénétrèrent dans les bureaux du shérif, qui se trouvaient à Jackson, amenant comme preuve l’unique poisson-chat qu’ils avaient attrapé.
Charles, qui voulait être honnête, avoua d’emblée avoir bu quelques rasades de whisky avant de venir, ce qui leur valut, à lui et à Calvin, un test d’alcoolémie. Le shérif Fred Diamond et à son adjoint, le capitaine Glen Ryder écoutèrent ensuite leur histoire, et s’ils remarquèrent que les deux hommes semblaient effrayés, particulièrement M. Parker qui paraissait véritablement terrorisé, ils eurent beaucoup de mal à les croire.
Alors, comme ils nourrissaient de sérieux doutes quand à leur sincérité, le shérif et son adjoint les abandonnèrent dans la salle, et persuadés qu’ils se trahiraient dès qu’ils se retrouveraient seuls dans la pièce, ils refermèrent la porte derrière eux, laissant tourner le magnétophone qui enregistrait leur conversation.
» Je n’en peux plus de tout ça, dit Charles d’une voix fatiguée.
Calvin: Je vais rentrer à la maison et aller au lit ou obtenir certains médicaments pour les nerfs, ou voir un médecin… ou quelque chose… Je ne peux plus supporter ça. Je deviens fou.
Charles: Je te le dis, dès qu’on sera sorti, j’irai te chercher quelque chose pour te calmer comme ça tu pourras dormir un peu.
Calvin: Je ne pourrai pas dormir. Je vais devenir fou.
Charles: Eh bien Calvin, quand ils t’ont fait sortir… quand ils m’ont fait sortir de cette chose… Putain…
Élevant la voix, Calvin s’écria: Mes maudits bras, mes bras. Je me souviens qu’ils étaient gelés et que je ne pouvais pas bouger. Tout comme si j’avais marché sur un putain de serpent à sonnette.
Ils ne m’ont pas fait ça, soupira alors Charles. Maintenant, les deux hommes semblaient parler à eux-mêmes.
Calvin: Je me suis évanoui. Je crois que ça ne m’était jamais arrivé de toute ma vie.
Charles : Je n’avais jamais rien vu de tel de toute ma vie. Les gens n’y croiront jamais.
Calvin : Je ne veux pas rester assis ici. Je veux voir un docteur.
Charles : Ils feraient mieux de se réveiller et de commencer à y croire… Ils feraient mieux d’y croire.
Calvin: Tu as vu comment cette putain de porte s’est relevée ?
Charles: Je ne sais pas comment elle s’est ouverte, fiston. Je ne sais pas.
Calvin: Elle s’est juste relevée et ces fils de p…. sont sortis juste comme ça.
Charles : Je sais. Tu ne peux pas y croire. Les gens ne pourront pas croire ça.
Calvin: Alors j’ai été paralysé. Je ne pouvais pas bouger.
Charles : Ils ne vont pas le croire. Ils le croiront un de ces jours. Peut-être trop tard. J’ai toujours su qu’il y avait des êtres d’un autre monde là-haut. Je l’ai toujours su. Je n’ai jamais pensé que ça m’arriverait à moi.
Calvin: Tu sais que je ne bois pas.
Charles: Je sais, fiston. Quand je rentrerai à la maison je me prendrai un autre verre, ça me fait dormir. Regarde, nous sommes assis ici depuis… Je dois le dire à Blanche… qu’est-ce que nous attendons?
Calvin, paniqué: Il faut que je rentre à la maison. Je suis malade. Il faut que je sorte.
Soudain, Charles se leva et quitta la pièce, laissant Calvin seul.
Calvin: C’est difficile à croire…. Oh mon Dieu, c’est affreux… Je sais qu’il y a un Dieu là-haut… «
Le jeune homme se mit alors à prier, et ses paroles se perdirent en un murmure confus. Quand Charles sortit de la salle, le shérif Diamond lui proposa de revenir le lendemain matin pour faire une déclaration complète, mais ce dernier refusa, expliquant qu’il voulait éviter toute publicité pour épargner sa famille. D’ailleurs, il pensait à femme, qui devait s’inquiéter, et maintenant qu’il avait tout raconté, il ne désirait qu’une chose, rentrer chez lui pour la rassurer. Avant de quitter le poste, Charles et Calvin passèrent un accord avec le shérif et son adjoint, qui s’engagèrent à garder le silence sur toute l’affaire. Selon le capitaine Ryder: » Après avoir écouté la bande, je les ai crus. S’ils ont menti, alors ils devraient devenir acteurs à Hollywood, parce qu’ils sont des comédiens hors pair. «
Cette nuit-là, aucun des deux hommes ne parvint à dormir mais le lendemain ils allèrent néanmoins travailler comme si rien n’était. Au cours de la matinée, un reporter de la ville de Jackson téléphona à Charles, qui occupait un poste de contremaitre au chantier naval, lui demandant de lui raconter les événements de la nuit précédente, puis le shérif Diamond l’appela à son tour pour le dire de venir le plus vite possible car de nombreux journalistes avaient envahi son bureau, qui posaient des questions sur l’enlèvement. Charles se mit alors en colère, accusant le shérif d’avoir trahi sa promesse, mais ce dernier lui assura n’avoir parlé de l’affaire à quiconque, reconnaissant cependant que quelqu’un de son service avait du le faire. Johnny Walker, qui travaillait pour le chantier naval, entendit des brides de la conversation et aussitôt il contacta Joe Colingo, qui était l’avocat de la compagnie mais également son beau-frère, lequel décida d’accompagner ses nouveaux clients au bureau du shérif.
Aussitôt arrivés, Charles et Calvin, qui avaient peur de ne pas être crus, demandèrent à passer au détecteur de mensonge, mais le shérif Diamond leur expliqua que son service n’en était pas équipé. Malgré leur réticence initiale, les deux hommes acceptèrent de répondre aux questions de quelques journalistes et l’un d’entre eux s’empressa de prévenir le Dr James Harder et le Dr J. Allen Hynek, qui venait de créer un centre d’étude sur les ovnis à Chicago, que des employés du chantier naval prétendaient avoir été enlevés par des extraterrestres. Une fois sur place, les enquêteurs interrogèrent les deux hommes puis ils les placèrent sous hypnose régressive mais durant la séance, Charles se montra tellement effrayé que l’expérience dut être arrêtée. De leurs recherches, les Dr Harder et Hynek en conclurent que les deux hommes disaient la vérité et qu’un événement extraordinaire s’était bien produit au bord de la rivière Pascagoula. M. Hynek déclara à la presse que Charles Hickson et Calvin Parker avaient connu une expérience fantastique et M. Harder affirma: » Je crois en leur histoire en raison de la panique absolue qu’ils ont montrée pendant la régression hypnotique. Un sentiment de terreur extrême est pratiquement impossible à simuler sous hypnose. »
Depuis le début de la matinée, Charles et Calvin, qui avaient réfléchi à leur mésaventure, s’inquiétaient à l’idée d’avoir été irradiés par l’objet et Tom Huntley, du bureau du shérif, fut alors désigné pour les accompagner à l’hôpital de Singer River afin d’y effectuer des tests. Malheureusement, l’établissement ne possédait pas l’équipement nécessaire et ils furent redirigés vers la base militaire aérienne de Keesler, que l’officier Huntley se chargea d’appeler. Quand ils arrivèrent à la base, la zone avait été évacuée, des militaires les attendaient dans une jeep et tout le monde semblait très inquiet. Les deux hommes furent alors amenés dans un endroit spécial, où des gens qui portaient des vêtements de protection les contrôlèrent minutieusement, avant de leur expliquer que des traces de rayonnement avaient été trouvées sur Calvin, mais que Charles n’en présentait aucune.
Une réunion avait été prévue avec plusieurs responsables de la base aérienne qui se montrèrent très intéressés par leur histoire mais qui semblaient déjà tout connaitre des choses dont ils parlaient. Le lieutenant-colonel Derrington de la police de la sécurité, le colonel Amdall, Président du Département de médecine, et plusieurs autres officiers de la santé et de la sécurité posèrent des questions aux deux hommes, sous les regards attentifs de l’officier Huntley et de M. Colingo. Un rapport fut ensuite établi, qui faisait 17 pages et qui contenait toutes les informations que les militaires avaient pu réunir sur l’affaire. Dans ce document, il était indiqué qu’un ovni avait été observé par différents témoins lors de la nuit du 11 octobre 1973, y compris par un agent de probation et de libération conditionnelle, M. Raymond Broadus. Quelques années plus tard, le capitaine Ryder reconnut publiquement que M. Broadus lui avait rapporté avoir vu quelque chose d’étrange voler dans les airs le soir de la rencontre. Selon le capitaine, M. Broadus était un honnête homme et il l’avait cru sur parole: » Il est mort maintenant, mais c’était un homme bien. Il n’aurait pas inventé quelque chose comme ça. » Avant de partir de la base les deux hommes tentèrent d’obtenir un exemplaire du rapport où était consigné leurs témoignages, mais leur demande fut rejetée.
Le lendemain de la rencontre, l’affaire s’étalait déjà sur les premières pages des journaux de Pascagoula et de Gulfport et les jours suivants, elle devint mondialement connue. Charles, convaincu que les créatures étaient amicales, le clamait dans toutes les interviews: » Les occupants du vaisseau ressemblaient à des robots. Ils agissaient comme s’ils avaient une mission précise à accomplir. Ils n’essayaient pas de communiquer avec nous. Maintenant, je sais qu’ils n’avaient pas l’intention de nous faire de mal mais sur le moment, j’ai vraiment eu peur qu’il nous enlèvent. Ils ne nous voulaient pas de mal, j’insiste, car c’est important. «
Regroupant ses articles, le Mississippi Press sortit un livret spécial consacré à l’histoire, laquelle fut ensuite reprise par des magazines, des livres de poche et une bande dessinée, qui prétendaient tous raconter les faits mais en proposaient souvent une version altérée. L’enlèvement de Pascagoula donna aussi des idées à certains. A Long Beach, au Mississippi, un chauffeur de taxi rapporta à la police qu’un être avec des tenailles à la place des mains avait tapoté à sa fenêtre, avouant avoir tout inventé deux jours plus tard. A Mobile, une station de télévision prétendit être en train de filmer un ovni, dont la venue avait été prédite par un médium, près de la rivière Pascagoula. Environ 1000 voitures convergèrent sur les lieux, où rien ne se passait. Un magistrat d’Ocean Springs proposa alors une ordonnance, interdisant aux ovnis de circuler à la vitesse de la lumière sur l’Autoroute 90, mais Tom Stennis, le maire, vota contre, expliquant en riant qu’il ne voulait pas décourager le tourisme.
Si ces plaisanteries pouvaient être amusantes, depuis l’incident, la vie des deux hommes était devenue un cauchemar. Ils avaient du mal à dormir, à manger et sortir de chez eux étaient devenue une source d’angoisse. Charles plaignait terriblement Calvin, qui avait été tellement traumatisé par la rencontre qu’il avait du être hospitalisé pour dépression nerveuse. Pour lui, qui avait fait la guerre de Corée et qui avait été confronté à la mort à plusieurs reprises, les événements étaient plus faciles à surmonter. Ceci étant dit, cette expérience restait la plus effrayante de sa vie. » Je connais la peur. Je me suis battu pendant 20 mois dans des combats au corps à corps en Corée. La seule chose dont j’ai peur, c’est un serpent. Je vais courir si je vois un serpent. Mais ça, ça n’était pas normal… Cette chose a vraiment perturbé Calvin. Il était si jeune. Il n’a pas pu le supporter. «
Les deux hommes, qui avaient demandé à passer au détecteur de mensonges, furent finalement invités à se rendre à la Nouvelle-Orléans pour y subir une série de tests mais Calvin étant toujours hospitalisé, Charles Hickson s’y présenta seul. Le 31 octobre, Scott Glasgow lui fit passer des tests pendant deux heures et demi avant de déclarer qu’il disait bien la vérité. Malheureusement, l’opérateur n’avait pas encore terminé sa formation, il n’était pas diplômé, et certains se servirent de cet argument pour remettre en cause les résultats de l’examen.
Nouvelles Rencontres
En février 1974, Charles décida qu’il en avait assez de rester enfermé chez lui et qu’il voulait recommencer à pêcher. Un jour, il était parti chasser des écureuils dans une grande plantation arboricole que l’un de ses amis possédait près de Gautier et il venait de s’asseoir près d’un arbre pour manger un sandwich quand soudain apparut un engin, qui était en tous points identique à celui qu’il avait vu le 11 octobre 1973. Le vaisseau descendit dans une zone dégagée et Charles n’en voyait plus que le haut quand brusquement une voix s’immisça dans sa tête, qui commença à lui parler. » C’était comme un signal radio ou quelque chose dans ma tête. Ils ont dit: Dites aux gens que nous ne vous voulons aucun mal. Vous avez souffert. Vous avez été choisi. Vous ne devez pas avoir peur. Votre monde a besoin d’aide. Nous allons vous aider avant qu’il ne soit trop tard. Vous n’êtes pas prêt à comprendre. Nous reviendrons bientôt. «
Charles ramassa alors son fusil et il retourna directement chez lui. Un mois plus tard, la même voix s’imposa une nouvelle fois dans sa tête alors qu’il se trouvait dans son arrière-cour, lui transmettant le même message, et toute la peur qu’il ressentait encore le quitta brusquement. Charles raconta ses expériences au Dr Hynek qui lui expliqua qu’il était possible, et même probable, qu’un implant ait été placé dans son corps, qui permettait aux créatures de communiquer avec lui. Quelques temps plus tard, d’autres scientifiques confirmèrent cette hypothèse, soulignant qu’ils ne savaient pas ce qu’ils devaient chercher et que s’ils le trouvaient, ils ne le reconnaitraient probablement pas. Charles comprit alors qu’il allait devoir apprendre à vivre avec cet objet à l’intérieur de son corps, et cette pensée le terrifia.
Quelques temps plus tard, de nouvelles séances d’hypnose lui permirent de se rappeler consciemment que dans le vaisseau, il avait vu les êtres qui les avaient enlevés, Calvin et lui, par un hublot. Ils l’observaient d’un autre compartiment, et leur apparence était presque humaine.
Au mois de mai de la même année, Charles revenait de visiter sa famille dans le comté de Jones et il roulait sur la route, tard dans la nuit, quand soudain il remarqua une étrange lumière dans le ciel, qui semblait suivre leur voiture. Elle vola derrière eux pendant quelques temps, gardant toujours une certaine distance, puis brusquement elle se rapprocha, semblant vouloir se poser devant le véhicule. Charles montra alors le vaisseau à sa fille Sheila, qui était alors âgée de dix-huit ans et qui était assise à l’avant près de son mari, mais sa femme Blanche le vit aussi et aussitôt, elle se mit crier.
Pensant qu’une chance de rencontrer les mystérieux visiteurs s’offrait enfin à lui, Charles, qui voyait leurs silhouettes se découper dans la fenêtre sur le bord de l’embarcation, demanda à son gendre d’arrêter la voiture puis il tenta d’en descendre mais sa femme s’y opposa, le retenant de ses mains et criant au conducteur de redémarrer. Selon Blanche Hickson: » C’était une chose terrifiante à voir. Ça m’a durement affectée. Ça m’a terrifiée. Nous nous sommes arrêtés et Charles voulait sortir, mais je ne voulais pas le laisser faire. Nous l’avons tous attrapé et nous l’avons retenu. L’engin a plané là un moment, puis il a tout simplement disparu. «
Finalement, même s’il n’avait pas pu rencontrer les pilotes de l’engin, Charles n’était pas déçu. En fait, il se sentait soulagé que des membres de sa famille aient été témoins de cette apparition car si tout le monde semblait le croire, il avait toujours eu peur que certains aient des doutes et il se disait que maintenant, ils étaient forcément convaincus.
De son côté, Calvin Parker vivait les choses très différemment, fuyant tout ce qui pouvait lui rappeler la nuit de son enlèvement. Le jeune homme s’était marié à la fin de l’année 1973 puis il avait quitté son métier, s’engageant dans l’industrie pétrolière et acceptant principalement des contrats en dehors de l’état pour échapper à l’attention dont il faisait l’objet. Il avait énormément de mal à gérer sa notoriété et si jamais quelqu’un le reconnaissait alors il abandonnait son travail et en cherchait un autre.
Au cours des années qui suivirent, Charles donna de nombreuses conférences, racontant son enlèvement et expliquant qu’il était toujours en contact avec des êtres d’une autre planète, qui communiquaient avec lui suivant leur bon vouloir et lui parlaient de l’avenir du monde. Il demandait aux hommes d’arrêter les guerres, de faire attention à la pollution etc…, annonçant qu’en 1992, ses interlocuteurs extraterrestres se feraient publiquement connaitre, qu’ils ne feraient de mal à personne et qu’ils n’interféreraient en rien avec les affaires de la Terre. Lors de ses apparitions publiques, Charles parlait également de sa foi et de Dieu, qui avait créé monde mais également de nombreuses autres planètes peuplées de différentes créatures.
En 1983, Charles Hickson écrivit un compte rendu complet de l’affaire, Ufo Contact at Pascagoula, en collaboration avec William Mendez, un professeur des collèges. Le livre, qui fut publié, contenait de nombreuses informations, des photos, des interviews, les retranscriptions des séances d’hypnose, et une description de ses différentes rencontres.
Sil tentait de préserver sa vie privée, Calvin Parker participa néanmoins à quelques conventions sur les ovnis et il fut hypnotisé par Budd Hopkins, un ufologue reconnu. En 1993, il tenta de lancer une entreprise, UFO investigation, pensant produire des reportages sur les ovnis pour la télévision, mais il abandonna rapidement son projet. Au cours de cette même année, il donna une surprenante interview, déclarant que les créatures qui leur avaient rendu visite cette nuit-là avaient directement été envoyées par Satan.
Nouveaux Témoins
Au fil des années, de nouveaux témoins se firent connaitre, parmi lesquels Mike Cataldo, un officier de la marine à la retraite dont le témoignage avait été ignoré en 1973 et qui fut finalement entendu en octobre 2001, soit vingt huit ans plus tard.
» Cette histoire est vraie. Nous, Ted Peralta, Mack Hanna et moi, avons quitté le chantier naval et roulé sur l’autoroute 90, vers l’ouest en direction de Buloxi, au Mississippi, dans la Volkswagen de Ted. La nuit n’était pas encore tombée, et il y avait encore un peu de lumière du jour, qui permettait de voir.
Lorsque nous avons vu cette chose à travers le pare-brise, nous avons pensé que c’était une étoile filante qui allait de droite à gauche, mais ensuite elle est descendue dans une zone marécageuse, bordée d’arbres, et elle a plané pendant environ 30 secondes. Elle tournait et elle avait des lumières clignotantes sur le dessus et tout autour, qui formaient un cercle. Ces lumières clignotantes étaient disposées comme si vous colliez des lumières sur le côté d’un moule à gâteau.
Cette chose était comme un chapeau de marin de couleur gris-blanchâtre, ou comme un tambourin, et elle était à moins de 800 mètres de distance mais elle semblait aussi grande que le plus grand avion de ligne américain que j’ai jamais vu. Alors elle s’est éloignée, et tout d’un coup elle a disparu. «
Mike Cataldo expliqua également que si de nombreux automobilistes avaient ralenti pour regarder l’engin volant, ils étaient les seuls à s’être arrêtés. Les trois hommes s’étaient séparés peu de temps après, Mike avait récupéré sa voiture personnelle et il avait commencé à rouler vers Ocean Springs. Le soleil se couchait à peine quand brusquement le même objet était apparu une nouvelle fois, à environ la même distance, et il avait pu l’observer pendant une minute avant qu’il ne s’éloigne et disparaisse de la même manière que précédemment. En rentrant chez lui, M. Mike en avait parlé immédiatement à sa femme et le lendemain, il était retourné sur le site avec Ted et Mack. Les trois hommes avaient discuté du phénomène, se demandant s’ils devaient raconter ce qu’ils avaient vu, et comme Mike pensait que l’observation devait être signalée, il en avait parlé à Nick, son agent de division, puis au lieutenant-commandant Heath, lui faisant un rapport verbal des événements. Malheureusement, son témoignage n’avait servi à rien car aucun de ses supérieurs hiérarchiques ne l’avait consigné par écrit.
» Pas un seul d’entre eux ne m’a pris au sérieux, et je n’en ai plus jamais entendu parler. Personne ne m’a jamais demandé quoi que ce soit à ce sujet. Je n’ai rien su de l’enlèvement d’Hickson/Parker jusqu’aux jours suivants. C’est arrivé un jeudi et il a fallu attendre le dimanche suivant pour que je vois dans le journal du matin que deux hommes avaient été enlevés par une soucoupe volante. A ce moment-là, je vous le dis, j’ai failli mourir. «
Le lendemain matin, le 15 octobre, Mike avait parlé de la situation avec sa femme, et songeant qu’il était important qu’il signale son observation, d’autant plus que deux hommes disaient avoir été enlevés, il avait alors appelé la base de Keesler. Une assistante responsable des relations publiques lui avait répondu, il lui avait raconté son histoire et bizarrement, les choses en étaient restées là.
» Je n’ai jamais parlé au gars impliqué, Charles Hickson, je n’ai jamais discuté de ce cas avec eux, je ne les ai jamais rencontrés, je ne les connaissais pas et je n’avais aucune implication dans ce qu’ils ont dit. Je n’ai jamais revu d’ovni depuis, jamais. Et je n’en avais jamais vu avant. Mais c’était sacrément réel. Je ne peux rien dire sur ce qu’ils ont fait. Je ne sais même pas si ce que j’ai vu correspond à ce qu’ils ont vu, mais je sais ce que j’ai vu et où je me trouvais. Là où nous avons vu la chose passer dans le ciel à travers le pare-brise était exactement la zone où Hickson et Parker ont rapporté avoir été pris à bord. «
Au cours des années suivantes, Mike avait souvent parlé de l’ovni à sa femme et à ses enfants, mais personne ne l’avait jamais contacté. En 2001, Natalie Chambers, un journaliste, avait découvert son témoignage, il s’y était intéressé et il avait retrouvé son auteur afin de l’interviewer.
Suite à des problèmes de santé, Charles Hickson avait du passer des examens et il possédait plusieurs radios de son crâne, qu’il sortait parfois pour les montrer aux journalistes: » Regardez, vous voyez ce petit truc derrière mon œil droit? Je pense qu’ils m’ont implanté quelque chose là-dedans. Je suis allé à l’hôpital de la Nouvelle-Orléans deux fois. J’ai été voir un cancérologue à l’Université de Tulane. Personne ne comprend ce que c’est. «
Moi je pense que c’est peut-être comme ça qu’ils me suivent. Ça ne me fait pas mal. Ça n’a pas d’incidence sur ma vision. Ça m’a juste était révélé quand ils prenaient des radios des artères de mon cou. «
En 2006, Calvin Parker déménagea à Moss Point et en 2010, il subit un accident vasculaire cérébral qui lui laissa de graves séquelles. Avec les années, les sollicitations étaient devenues moins fréquentes, mais elles n’avaient jamais cessé et Calvin le vivait toujours aussi mal.
Charles Hickson mourut en septembre 2011, à l’âge de 80 ans, sans jamais avoir changé sa version de l’histoire. Selon son fils, Eddie Hickson: » La seule chose qu’il voulait, c’était que tout le monde sache que nous ne sommes pas seuls. Il ne s’inquiétait pas de savoir si vous l’aviez cru ou non. Mais si vous vouliez l’écouter, il vous le disait. Il n’a jamais compris pourquoi il avait été choisi. Mais il ne m’a jamais dit une seule fois qu’il voulait que ça ne soit jamais arrivé. Jamais. «
Sources: American Monsters, Rense, Openminds TV etc…