Visiteurs extraterrestres est un film américain réalisé en 1993 par Robert Lieberman. Il est inspiré de l’expérience de Travis Walton, qui a raconté avoir été enlevé par des extraterrestres après une disparition de trois jours.
En 1975, Travis Walton, âgé de 22 ans, travaillait comme bûcheron au sein d’une équipe chargée d’éclaircir les 1200 hectares de sous-bois de la forêt des Apache-Sitgreaves, près de Turkey Springs, au nord de l’Arizona. Ses coéquipiers se nommaient Ken Peterson, John Goulette, Steve Pierce, Allen Dallis, Dwayne Smith et ils étaient tous originaire de la petite ville de Snowflake.
Travis était employé par Michael Rogers, qui était également son meilleur ami. Mike, âgé de 28 ans, avait signé un contrat avec l’United State Forest Service (le service des forêts des États-Unis) pour une durée de neuf ans. Cet accord était le plus lucratif que Rogers ait jamais obtenu, mais certains de ses employés manquaient d’expérience ou profitaient de ses absences pour ralentir la cadence et son équipe avait pris du retard.
Ses hommes se retrouvaient donc dans l’obligation de travailler durant de longues heures d’affilée, de six heures du matin au coucher du soleil. Concrètement, leur travail consistait à faire de la place aux plus petits arbres afin de leur permettre une croissance plus rapide. Certains bûcherons coupaient les arbres et les branches gênants alors que d’autres passaient derrière eux pour ramasser le bois et le mettre en tas.
Le mercredi 5 novembre, en fin d’après-midi, la chaleur du soleil commençait à s’atténuer. Il se couchait tôt dans ces montagnes et dès qu’il disparaissait derrière les hautes crêtes, les températures pouvaient tomber de cinq à dix degrés.
Travis sentait le froid engourdir son nez et il accéléra ses mouvements pour tenter de le conjurer. Il languissait de rentrer chez lui et il attendait avec impatience la fin de la journée. Le jeune homme vérifia sa montre, il était maintenant 18h et les bûcherons continuaient à travailler, éclairés par la lumière déclinante. Mike se trouvait encore en bas à entasser du bois et il prit sur lui la liberté de donner le signal d’arrêt. Le bruit des scies se tue brusquement alors que leurs échos se perdaient dans le crépuscule.
Après avoir chargé le matériel à l’arrière du pick-up décrépit, les hommes s’entassèrent dans le véhicule aux amortisseurs gémissants. Il était alors 18h10 et, si tout allait bien, ils pouvaient espérer rejoindre leurs foyers vers 19h30. Peu après leur départ, le regard de Travis fut attiré par une lumière à sa droite. Intrigué, il songea que c’était peut-être là un feu de camp, des chasseurs ou peut-être même un incendie. Mais alors qu’ils atteignaient une clairière, les passagers du camion se figèrent soudain, saisis par l’incroyable vision qui s’offrait à eux et Allen s’écria: » Mon Dieu! C’est une soucoupe volante! « .
Mike coupa le moteur. Juste devant eux, à une vingtaine de pieds au-dessus du sol, un disque d’or planait, étrangement silencieux. Le temps semblait s’être arrêté. Ils restaient là à le regarder, fascinés, alors que la peur dévorait leurs cœurs. L’engin était stationnaire et ses bords lumineux émettaient une curieux brume d’un jaune pâle qui parait la forêt de teintes étranges. Il devait mesurer 5 ou 6 mètres de diamètre et 2 ou 3 mètres de hauteur.
Travis jeta un coup d’œil aux hommes qui l’accompagnaient, ils semblaient tous pétrifiés. Il descendit alors du véhicule, et commença à marcher vers le disque doré. C’était la chance de sa vie de pouvoir enfin satisfaire sa curiosité et il ne voulait pas la rater.
Mike l’interpella mais le jeune homme continua à avancer tranquillement, se rapprochant inexorablement du disque. En le voyant continuer, les hommes se mirent à crier son nom et Travis s’arrêta brusquement, hésitant. Il se retourna pour regarder ses compagnons qui le fixaient d’un air interrogateur depuis le camion, se demandant ce qu’il devait faire.
Il décida de s’approcher un peu plus, mais de rester prudent. Peut-être l’engin était-il habité et il voulait pouvoir s’enfuir si la situation l’exigeait.
Sans prendre la peine de leur répondre, Travis pénétra dans la lumière qui dessinait un halo circulaire sur le sol. Alors qu’il se tenait sous la machine, regardant la surface incroyablement lisse, il se sentait empli d’un immense sentiment de crainte et de curiosité. Soudain, des sons mécaniques, faibles et aigus s’élevèrent de l’engin et Mike lui cria: » Travis! Sors de là! « .
Le jeune homme lança un regard furtif à la camionnette garée au bord de la route, mais brusquement, un bruit énorme le fit sursauter. La soucoupe venait de démarrer, et elle vacillait sur son axe. Un rayon d’un bleu-verdâtre sortit soudain du bas de l’engin et Travis s’accroupit machinalement. Il ne vit pas le faisceau le frapper. Il sentit un choc dans la tête et dans sa poitrine, puis son esprit glissa dans les ténèbres.
Du camion, ses compagnons virent Travis se faire soulever à 3m de haut, le corps cambré vers l’arrière, les bras écarté, avant de retomber mollement sur le sol, inerte. Steve s’écria alors: » Il l’a eu! » et la panique fut totale. Les six hommes criaient, terrifiés, alors que Mike tentait désespérément de saisir la clef de contact entre ses doigts tremblants.
Quelques secondes plus tard le camion roulait à vive allure mais Mike ne se sentait pas en sécurité pour autant. Il craignait que la soucoupe ne se lance à leur poursuite et il surveillait fébrilement leurs arrières. Soudain, apercevant une lueur jaunâtre percer les ténèbres, il accélérera un peu plus. Il roulait beaucoup trop vite pour cette petite route et une effrayante secousse métallique le ramena brusquement à la réalité. Prenant conscience des inévitables conséquences qui surviendraient si le camion venait à tomber en panne, il ralentit immédiatement. L’engin semblait avoir disparu et il l’annonça aux membres du groupe.
Cette nouvelle brisa le silence dans lequel s’étaient enfermés les passagers du pick-up et tout le monde se mit brusquement à parler hystériquement. Chacun semblait avoir sa propre version des faits. Quelqu’un suggéra alors de retourner là-bas chercher Travis mais des protestations s’élevèrent et Mike se trouva dans l’obligation d’intervenir. Ceux qui ne voulaient pas y aller pourraient attendre les volontaires sur le bord de la route, tout simplement. Cette annonce décida les plus récalcitrants.
Ils retournèrent sur les lieux et cherchèrent longuement Travis à la lueur des phares puis ils descendirent du camion et commencèrent à fouiller les alentours. Tout le monde restait groupé autour de Mike, qui était le seul à posséder une lampe de poche. Ils explorèrent chaque buisson de clairière, en vain. Les bois qui les entouraient semblaient étrangement silencieux, presque menaçants et Travis semblait avoir disparu. Mike culpabilisait et ses émotions le submergeaient. Lorsqu’ils décidèrent d’abandonner, Ken prononça la phrase qu’ils redoutaient: » On va devoir prévenir les autorités à ce sujet « .
La lendemain matin, à 7h30, Ken Peterson appela la police d’Heber, une ville située près de Snowflake, et ce fut le Shérif adjoint Chuck Ellison lui répondit. Ken lui dit qu’un homme de leur équipe avait disparu et l’officier de police leur donna rendez-vous au centre commercial. Tous les bûcherons étaient présents, et ils semblaient désemparés. Deux d’entre eux étaient même en larmes et Ellison, qui avait du mal à croire en leur histoire pour le moins originale, se dit » que s’ils faisaient la comédie, ils étaient terriblement bons « .
Ellison prévint son supérieur, le Shérif Marlin Gillespie, qui décida de les interroger. Après avoir retracé les événements de la nuit passée au Shérif et à Ken Coplan, l’un de ses agents, Mike insista pour la nécessité de retourner à la clairière chercher Travis, avec des chiens si possible. Aucun chien n’était disponible mais la police se rendit néanmoins sur les lieux en compagnie de certains membres du groupe. Smith, Pierce et Goulette étaient trop bouleversés pour être d’une aide quelconque et ils décidèrent de retourner à Snowflake.
Les policiers se méfiaient de l’histoire qui leur avait été rapportée car les bûcherons ne possédaient aucune preuve pour appuyer leurs témoignages. Malgré les nombreux renforts et volontaires qui se joignirent aux forces de police pour tenter de retrouver Travis ce jour là, aucun indice ne fut découvert. Comme les nuits étaient particulièrement froides dans les montagnes en cette saison, les secours craignaient que le jeune homme, qui n’était vêtu que d’un jean, d’un tee-shirt et d’une veste en jean, ne soit victime d’une hypothermie.
Mary Walton Kellett, la mère de Travis, avait élevé six enfants dans des conditions parfois difficiles et elle habitait un petit ranch à environ 16 km de Snowflake. Lorsque Mike et l’Officier Coplan lui apprirent la mauvaise nouvelle, elle fit preuve d’un sang-froid extraordinaire qui jeta un doute dans l’esprit du représentant des forces de l’ordre. Vers 3 heures du matin, elle téléphona à Duane Walton, l’un de ses enfants qui vivait à Glendale, lequel prit immédiatement sa voiture pour la rejoindre à son ranch.
Le 6 novembre, officiels et bénévoles se retrouvèrent dès le matin pour chercher Travis. Au cours de l’après-midi, des hélicoptères, des policiers montés et des jeeps ratissèrent la zone sans plus de succès.
Le samedi 8 novembre, les circonstances de la disparition de Travis Walton étaient mondialement connues et les rues de Snowflake grouillaient de journalistes, de curieux et d’ufologues.
Mike Rogers et Duane Walton donnèrent quelques interviews mais leurs déclarations maladroites discréditèrent un peu plus encore leur version de l’histoire qui était déjà sujette à caution. Mike expliqua aux médias qu’il se sentait incapable d’honorer le contrat passé avec l’United State Forest Service en raison des circonstances, ce qui fut interprété comme une excuse pratique pour expliquer son retard.
Quant à Duane, il rapporta innocemment que lui et son frère étaient depuis toujours très intéressés par les OVNIS et que lui-même en avait aperçu un douze ans plus tôt. Les deux frères avaient décidés, s’ils en avaient un jour la chance, de se rapprocher le plus possible de tout objet non identifié qu’ils pourraient voir.
D’après Duane, Travis ne risquait rien car les extraterrestres » ne nuisaient pas aux gens « . Sans le vouloir, il venait d’offrir aux sceptiques une excellente explication quand à la disparition de Travis. Pour certains, il était maintenant évident que toute cette affaire n’était qu’une blague montée par les deux frères.
Au cours de la même journée, les forces de police visitèrent Mme Kellett à plusieurs reprises. Lorsque Duane retourna au ranch où vivait sa mère, il eut la désagréable surprise de la retrouver en larmes dans son salon. Apparemment, ses paroles avaient été mises en doute et elle s’en était trouvée bouleversée. Duane ordonna alors aux Officiers présents de quitter les lieux et de ne plus y revenir sans raison.
Suite à cet incident, il suggéra à sa mère de recevoir les agents sous son porche. Ainsi, s’ils l’importunaient, elle pourrait rentrer à l’intérieur à tout moment et interrompre la conversation, ce qu’elle fit par la suite. Mais peu de temps après, une rumeur se mit à courir: si Mme Kellett refusait de laisser entrer les forces de l’ordre chez elle, c’était parce qu’elle cachait » quelque chose ou quelqu’un « .
Le lundi 10 novembre, Mike Rogers et ses hommes furent soumis au détecteur de mensonge. L’examen fut pratiqué par Cy Gilson, un employé de l’Arizona Departement of Public Safety (Département de la Sécurité Publique de l’Arizona).
Les questions posées furent les mêmes pour tous. On leur demanda si l’un d’eux avait porté préjudice à Walton, ou s’ils savaient qui avait lui avait porté préjudice, s’ils connaissaient l’endroit où son corps était enseveli et s’ils avaient dit la vérité en prétendant avoir vu un OVNI. Les bûcherons nièrent avoir nui à leur compagnon et affirmèrent ne pas savoir si quelqu’un l’avait blessé. Ils déclarèrent également ne pas savoir où se trouvait son corps et insistèrent sur le fait qu’ils avaient bien vu un OVNI.
A l’exception d’Allen Dallis, qui ne termina pas son examen, les résultats des tests furent sans équivoque et Gilson en conclut que tous les témoins disaient bien la vérité. En apprenant ce verdict, le shérif Gillespie annonça qu’il acceptait leur version des faits: » Il ne fait aucun doute qu’ils disent la vérité « .
Le même jour, peu après minuit, Grant Neff, le beau-frère de Travis, reçut un appel téléphonique en PCV. Au bout du fil, Travis Walton le suppliait de venir le chercher. Au début, Grant crut à une blague de mauvais gout. Mais, par acquis de conscience, il décida tout de même d’aller voir et il passa chercher Duane en chemin.
Ils découvrirent Travis prostré, visiblement en état de choc, dans l’une des cabines téléphoniques d’une station service. Le jeune homme semblait désorienté, amaigri et il portait les mêmes vêtements que lors de sa disparition.
Duane l’aida à monter dans leur véhicule, et Grant prit le volant. Travis semblait vouloir leur expliquer ce qui lui était arrivé sans y parvenir. Il ne se souvenait pratiquement de rien et il sanglotait en répétant: » Ils étaient horribles… peau blanche…. grands yeux… Ces yeux étaient horribles, ils n’arrêtaient pas de me regarder! « . Il pensait n’avoir disparu que quelques heures et il fut stupéfait d’apprendre qu’il s’était absenté durant cinq jours.
Willian H. Spaulding avait proposé à Duane, peu après la disparition de son frère, de lui organiser un examen médical confidentiel si jamais Travis devait revenir et Duane se souvenait de cette promesse.
Sans avertir qui que ce soit du retour de son frère, Duane conduisit Travis à Phoenix où un rendez-vous avec le Dr Lester Steward avait été pris pour le mardi matin. En arrivant sur place, après avoir lutté pendant presque une heure pour obtenir une preuve des qualifications du Docteur Steward, les deux frères découvrirent qu’il n’était pas vraiment médecin, mais hypnothérapeute, et ils refusèrent que Travis soit examiné par quelqu’un qui n’avait aucune compétence pour cela.
En début d’après-midi, la nouvelle du retour de Travis Walton était devenue publique. Duane reçut un appel téléphonique de Spaulding, mais il lui répondit de ne plus importuner sa famille et à partir de ce moment pas, Spaulding devint leur ennemi juré.
Coral Lorenzen faisait partie d’un groupe de recherche civile sur les OVNI, l’A.P.R.O, et elle avait, elle-aussi, entendu la nouvelle du retour de Travis. Elle proposa à Duane de faire examiner Travis par deux médecins, Joseph Saults, un généraliste, et Howard Kandell, un pédiatre et un rendez-vous fut organisé pour l’après-midi même.
Entre cette décision et la visite des médecins, Coral Lorenzen fut contactée par un tabloïd américain connu pour son sensationnalisme, le National Enquirer, qui lui proposa de financer l’enquête si elle acceptait de coopérer et leur donner accès aux Walton. Les finances de l’A.P.R.O n’étant pas extraordinaires, elle accepta cet arrangement.
Les examens révélèrent que Travis était en bonne santé. Il n’avait, malgré la chute de 3 mètres décrite par ses camarades, ni bleus ni contusions.
Au niveau du coude droit, on pouvait une petite tâche rouge qui pouvait correspondre à une injection hypodermique, bien que l’endroit soit éloigné d’une veine.
Ses analyses d’urine révélèrent que son taux de cétones était étrangement bas. Normalement, son corps, qui avait été privé de nourriture pendant 5 jours, aurait du commencer la dégradation des graisses pour survivre, ce qui aurait du conduire à un taux de cétones très élevé et pourtant ça n’était pas le cas. Travis avait incontestablement maigri, et ce phénomène était donc inexplicable. Les septiques allaient se servir de ce résultat comme d’une preuve contre lui. Ils allaient également suggérer que la trace sur son avant bras pouvait correspondre à une piqure de drogue qu’il se serait lui-même injectée bien que les analyses n’aient révélé aucune trace de drogue dans son organisme.
Sur sa disparition de 5 jours, Travis ne se souvenait que de quelques heures. Le Shérif Gillespie était présent lorsqu’il fit le récit de ses quelques souvenirs:
» Une douleur atroce me fit brutalement reprendre conscience. Allongé sur le dos, je me sentais extrêmement faible et un gout amer et métallique emplissait ma bouche. Il faisait très chaud et humide, l’air était lourd, presque étouffant, et je pouvais sentir la sueur couler le long de ses tempes.
Ouvrant les yeux, j’aperçus une source lumineuse au-dessus de moi et brusquement, je me souvins: j’avais été blessé alors que je me tenais sous la soucoupe dans la clairière. J’étais donc à l’hôpital, probablement aux urgences, et gravement atteint vu que je portais toujours mes vêtements de travail.
Un étrange appareil de métal brillant était incliné sur mon corps. Juste au-dessus, j’apercevais les silhouettes floues des médecins, penchés sur moi avec leurs masques blancs. Puis, brusquement, ma vision se fit plus claire.
Une horrible créature m’observait de ses grand yeux bruns lumineux. Regardant autour de moi, j’en découvris trois autres. De forme humanoïde, elles possédaient deux jambes, deux bras, des mains à cinq doigts et des têtes avec des fonctions habituelles mais la ressemblance s’arrêtaient là. Leurs têtes chauves étaient disproportionnées par rapport à leurs corps chétifs, leurs crânes bombés, surdimensionnés, et leurs mâchoires peu développées. Leurs lèvres étaient étroites, leurs nez arrondis et deux petits lobes froissés constituaient leurs oreilles.
Leurs yeux étaient incroyables. C’était des orbes luisants qui faisaient deux fois la taille d’un œil humain. Leurs iris étaient si grands qu’ils étaient partiellement cachés par leurs paupières, donnant à leur regard une apparence féline.
Leurs minces os semblaient recouverts d’une chair molle et blanche, elles portaient une combinaison d’un brun orangé et leurs pieds semblaient minuscules. Leurs mains étaient petites, délicates, et leurs doigts lisses et sans ongles.
En proie à la panique, je sautai précipitamment de mon lit. Je criais, je me débattais, menaçant les créatures qui s’approchaient inexorablement de moi. Soudain, alors que je me trouvais dos au mur et que je voyais le piège se refermer sur moi, elles sortirent de la pièce sans un mot. Je ne les ai jamais vues parler ni même desserrer les lèvres.
Terrifié, je regardai vers la porte. Je devais sortir de là avant leur retour. Derrière la vitre, j’apercevais un petit couloir. Le plafond dégageait un éclairage faible, presque imperceptible. Les créatures étaient parties vers la droite, et je décidai donc de suivre un passage qui s’ouvrait sur la gauche.
Un peu plus loin, une porte débouchait sur une grande salle et je regardai prudemment à l’intérieur. La pièce circulaire était vide, de nombreux dessins sur sur murs faisaient penser à des portes fermées et un fauteuil trônait en son centre. Hésitant, je me dirigeai vers le fauteuil, prêt à battre en retraite au moins danger.
Alors que je m’approchais du siège, la salle s’obscurcit peu à peu. Puis les murs métalliques et le sol reflétèrent le noir profond de l’espace. Partout autour de moi, scintillaient maintenant de petites étoiles. Sur la chaise, se trouvaient divers boutons disposés en rangées, un levier et un écran vert lumineux.
Troublé, j’appuyai sur l’un des boutons, sans résultat. Je poussai ensuite d’autres touches de couleurs, en vain. Tremblant, je m’assis sur la chaise et je saisis le petit levier. Les étoiles commencèrent à défiler et je retirai vivement ma main du manche. Si cette chose volait, je ne tenais pas à la faire s’écraser.
Soudain, je sentis une présence derrière moi. Un être humain était rentré dans la pièce par l’une des portes et il me regardait sans bouger. C’était un homme de grande taille, probablement 1m85, il était très musclé et uniformément proportionné. Il portait un costume bleu moulant, ses pieds étaient recouverts de bottes noires et sa tête d’un scaphandre. Apparemment, il n’était pas armé et je courus vers lui en posant toutes sortes de questions auxquelles il ne répondit pas.
Tirant mon bras, l’inconnu m’invita à le suivre. Ensemble, nous traversâmes un immense hangar frais et lumineux où étaient garées plusieurs petites soucoupes, avant de pénétrer dans une pièce blanche. Trois êtres évoluaient dans la salle, deux hommes et une femme magnifique. Ils étaient tous incroyablement beaux et se ressemblaient étrangement. Immédiatement, je les implorai de répondre à ses questions, mais les trois humanoïdes ignorèrent mes paroles, se contentant de me regarder en silence. Soudain, la femme fit apparaitre un masque transparent et le pressa fermement sur mon visage. Je tentai immédiatement de l’arracher mais il était déjà trop tard et je plongeai dans l’inconscience.
Je me réveillai sur un trottoir froid, à l’ouest d’Heber. Allongé sur le ventre, l’air glacé me fit immédiatement recouvrer mes esprits. Je levai les yeux juste à temps pour apercevoir une lumière s’éteindre sur une coque brillante. Un disque argenté de 12 mètres de diamètres flottait silencieusement à 1m20 au-dessus de l’autoroute. Brusquement, l’engin monta verticalement vers le ciel, agitant les branches des arbres et il avait disparu presque instantanément.
Je me relevai en tremblant. Mes jambes étaient cotonneuses, je vacillais et j’avais du mal à trouver mon équilibre. Malgré ma faiblesse, je courus jusqu’à une station service, apparemment déserte. Non loin de là, se trouvaient des cabines téléphoniques… Et vous connaissez la suite. «
Travis ignorait que suite à l’indiscrétion d’un employé de la compagnie téléphonique, le Shérif Gillespie avait envoyé deux de ses agents relever ses empreintes dans la cabine peu de temps après son appel. Mais si le témoignage de l’employé confirmait l’existence du coup de fil, aucune empreinte de Travis n’y avaient été retrouvée.
Après avoir écouté son histoire, le Shérif émit l’hypothèse que Travis avait peut-être été frappé à la tête et drogué, avant d’être emmené dans un hôpital où il pouvait alors avoir interprété les examens comme quelque chose de bien plus spectaculaire. Le jeune homme rejeta cette supposition, en soulignant que l’examen médical n’avait trouvé aucune trace de traumatisme ni de drogue dans son organisme. Il déclara également au Shérif qu’il était prêt à passer au détecteur de mensonge ou à subit une hypnose pour prouver ses dires. Gillespie répondit que le détecteur de mensonges suffirait et lui promit d’organiser une séance en secret, pour éviter les médias qui se faisaient pressants.
Duane et Travis furent ensuite conduits à Scottsdale, où une réunion avec James A. Harder, conseiller de l’A.P.R.O, les attendait. James Harder proposa une séance de régression par l’hypnose à Travis, afin d’avoir un compte-rendu détaillé de son enlèvement. Mais, contrairement à d’autres personnes enlevées, l’inconscient de Travis ne se semblait pas renfermer plus de détails que son conscient. Il semblait même protégé par un blocage mental impénétrable qui l’aurait tué si la régression avait continué. Du moins, l’affirmait-il.
Pendant ce temps, Spaulding avait annoncé à la presse que le Dr Steward et lui avaient interrogé Travis durant deux heures, et qu’ils avaient découvert de graves incohérences dans son récit.
Le Shérif Gillespie, de son coté, avait préparé l’examen prévu mais lorsque l’arrangement fut divulgué aux médias, Duane annula l’événement, supposant que le Shérif avait rompu sa promesse de garder le test secret, ce qui n’était pourtant pas le cas. L’affaire était désormais célèbre et il devenait tout simplement impossible de garder le secret.
Finalement, un nouveau test fut organisé par McCarthy, ce qui déboucha sur une terrible controverse. Si les deux frères avaient échoué à l’examen du détecteur de mensonge, les méthodes de McCarthy furent remises en question et l’examen fut finalement invalidé. Travis subira deux nouveaux détecteurs de mensonge dans les années qui suivront, sans plus de succès.
En 1978, Travis Walton écrivit un livre, The Walton Experience, dans lequel il livrait sa version des événements et leurs conséquences et lorsque l’affaire commença à se tasser, il devint contremaitre dans une usine à bois. Il épousa Dana Rogers, la sœur de Mike, avec laquelle il eut plusieurs enfants. En 1993 un film fut adapté de son livre, Fire in the Sky, réalisé par Robert Lieberman et en 1996 Travis en profita pour faire rééditer son roman sous le titre Fire in the Sky. De temps en temps, il participe à des congés ou des émissions spéciales sur les OVNIS.
Des années plus tard, personne ne sait vraiment ce qui s’est passé en cette soirée de novembre. Certains accusent Mike Rogers, dont l’entreprise avait pris du retard, d’avoir monté toute cette affaire pour se trouver une excuse alors que d’autres affirment que Travis et son frère ont imaginé toute l’histoire pour se faire de l’argent. Lors des nombreux interrogatoires auxquels ils furent soumis, Travis, Duane, Mike et ses anciens compagnons soutinrent toujours leur version des événements et leurs récits n’a jamais varié jamais.
En juillet 2014, un usager de Reddit, écrivit ce témoignage sous le pseudonyme de PardonMyNerdity :
» Mes parents se sont mariés en juin 1974 et l’automne suivant, ils ont déménagé à Phoenix, en Arizona.
Le 5 novembre 1975, alors que mes parents étaient en route pour aller diner dans un restaurant du nord de Pheonix, ils se sont arrêtés pour faire un peu d’essence. Regardant vers le nord, vous pouvez voir (je crois) les Montagnes Blanches. Mes parents virent alors un objet en forme de dôme d’où émanait une lueur rougeâtre sur ces montagnes. Comme ils regardaient, la lumière s’éteignit. Mon père alla payer et demanda à l’employée s’il y avait eu des déclarations d’incendie dans cette région et la femme lui répondit que rien n’avait été signalé. Bien évidemment, un incendie de forêt ne disparait pas comme une lumière qui s’éloigne… du moins je n’ai jamais entendu dire que ça arrivait. Il n’y eut aucun témoignage sur une lumière vue dans le ciel cette nuit-là et mes parents oublièrent l’incident jusqu’à ce que le film » Fire in the Sky » sorte et que Travis Walton fasse à nouveau des interviews. Ce fut la première fois que j’entendis l’histoire de mes parents.
Si vous avez des questions, je peux demander à mon père. Ma mère est morte en 2001, mais elle a toujours dit que cette histoire était vraie.
Ps: J’ai signé le guestbook sur le site de Travis Walton, je lui raconté l’histoire et il m’a envoyé un e mail. J’ai toujours trouvé que c’était plutôt cool. «
Je laisse la conclusion de cette histoire à Travis Walton, qui a écrit ce commentaire sur son site web. Ces quelques mots résument, je pense, son sentiment quand à toute cette affaire: Si c’était à refaire, je ne sortirais pas du camion.
Travis Walton