A la Nouvelle-Orléans, les poupées vaudoues hantées par l’esprit d’un défunt sont appelées des Zombie Dolls. En octobre 2004, Debbie, une femme de Galveston, au Texas, acheta une Zombie Doll sur eBay. La poupée, qui était décrite comme « très active, presque vivante, » était enfermée dans une sorte de cercueil en argent verrouillé qu’il était conseillé de ne jamais ouvrir. Debbie, qui pensait que toute l’histoire n’était qu’un argument de vente, ne prêta aucune attention aux avertissements du vendeur. Quelques jours plus tard, elle reçut une petite boîte joliment ornée, et elle s’empressa de soulever son couvercle pour prendre la poupée, qu’elle avait décidé d’exposer dans sa salle à manger. « Une vraie grosse erreur, » rapporta-t-elle par la suite.
Peu de temps après, alors qu’elle lisait dans sa chambre, elle entendit un bruit en bas des escaliers. Intriguée, elle sortit de la pièce et elle découvrit la poupée sur le palier, juste devant la porte. Comment avait-elle pu arriver là, elle l’ignorait. Le même phénomène se répéta pendant plusieurs semaines, sans qu’elle puisse lui trouver d’explication. Elle entendait du bruit, et quand elle allait voir, elle retrouvait la poupée sur le plancher. Une nuit, alors qu’elle venait de sortir de sa chambre, elle sentit un picotement en bas de sa jambe. Elle baissa les yeux, et elle découvrit trois traces de griffures sur sa cheville. La poupée se mit alors à la harceler en permanence. Nuit après nuit, ses chevilles et ses jambes se couvraient d’écorchures et d’ecchymoses. A une occasion, une entaille apparut sur un de ses mollets, qui était si profonde qu’elle dut se rendre à l’hôpital pour la faire soigner. Cette blessure, qui était plus sérieuse que les autres, lui fit prendre conscience de la dangerosité de la poupée. Elle la replaça dans son petit cercueil métallique et de l’enferma au sous-sol. Elle espérait résoudre le problème ainsi, mais elle se trompait. La poupée, qui ne pouvait plus l’attaquer physiquement, se mit alors à hanter ses rêves. Épuisée, Debbie tenta alors de la brûler, sans y parvenir. L’idée lui vint alors d’essayer de la couper en morceaux, mais les ciseaux se cassèrent lors de sa tentative, tout comme le couteau qu’elle utilisa par la suite. En désespoir de cause, elle finit par l’enterrer au cimetière. « C’est la place des morts, » se dit-elle en creusant sa tombe. « Et finalement, c’est probablement la sienne. » Peut-être n’avait-elle pas creusé suffisamment profondément car le lendemain matin, la poupée réapparut mystérieusement devant sa porte d’entrée, toute maculée de terre mais intacte.
Après réflexion, Debbie décida de la mettre aux enchères sur eBay, et elle réussit rapidement à la vendre. Pressée de s’en débarrasser, elle l’envoya à son nouveau propriétaire le jour même. Quelque temps plus tard, il la contacta pour lui dire qu’il avait bien reçu la poupée, mais qu’elle s’était volatilisée de son appartement ! En apprenant la nouvelle, une bouffée de panique la submergea. Elle courut jusqu’à sa porte d’entrée, et elle découvrit la poupée. Debbie la renvoya à l’acheteur, mais le même incident se répéta une nouvelle fois. A la troisième tentative, la poupée ne prit même pas la peine de faire le voyage. L’homme se reçut qu’une boîte vide, et Debbie la retrouva sur son palier. Pour une obscure raison, elle ne semblait pas vouloir la quitter.
Quand elle avait compris que la zombie doll était réellement hantée, Debbie avait trouvé intéressant de l’étudier et de rapporter ses différentes observations dans un livre consacré aux « envois de fantômes par la poste. » Maintenant, elle voulait juste être libérée de son emprise. Elle essaya de rentrer en contact avec le vendeur d’eBay, celui qui lui avait vendu la poupée, mais ses e-mails restèrent sans réponse. Désespérée, elle décida alors de lui retourner la poupée, mais le paquet lui revint avec la mention « Décédé. » Elle fit alors appel à trois groupes d’enquêteurs du paranormal, mais deux d’entre eux reconnurent qu’ils ne pouvaient rien faire pour elle et le troisième ne prit même pas la peine de lui répondre. Elle écrivit également à une multitude de sites Internet qui parlaient de phénomènes de ce genre, sans plus de succès. Debbie, qui se sentait seule avec son problème, commença alors à se poser des questions. Qu’était-elle censée faire de sa poupée hantée, alors que personne ne voulait l’aider à s’en débarrasser ?
En 2006, elle prit contact avec une station de radio locale qui lui proposa de raconter son histoire pour Halloween. Au cours de l’émission, plusieurs auditeurs lui conseillèrent de demander l’assistance d’un prêtre, ce qu’elle fit rapidement. Elle lui montra l’ancienne boîte en argent qui contenait la poupée vaudou, mais elle le supplia de ne pas l’ouvrir, ce à quoi il consentit. Le prêtre bénit la boîte, comme elle le lui avait demandé, pour obliger le mauvais esprit à rester à l’intérieur, et la poupée zombie parut se calmer. Au cours des mois suivants, elle reçut un grand nombre de lettres. Certains de ses correspondants laissaient entendre, plus ou moins clairement, qu’elle est folle, mais elle s’en moquait. « La poupée est vraiment hantée, » répondait-elle à ses détracteurs. D’autres lui proposaient de la soulager de son fardeau, mais personne ne l’appela jamais ou ne se présenta chez elle pour prendre la poupée.
En 2008, Lisa Lee Harp Waugh, enquêtrice du paranormal, nécromancienne et adepte du vaudou de Houston, découvrit l’histoire sur Internet. Intriguée, elle téléphona à l’un de ses amis, Dash Beardsley, un chasseur de fantômes qui habitait la même région que Debbie, pour lui demander plus de détails. Dash ne savait pas grand-chose de plus mais il lui expliqua qu’une nuit, la dame en question l’avait appelé pour parler de ses problèmes. Pendant un temps, elle avait gardé le petit cercueil en argent sous son lit, puis la poupée avait recommencé à s’agiter et comme elle était devenue trop bruyante, elle l’avait rangée sous l’évier de sa cuisine, avec ses poêles et ses casseroles. Avant de le faire, elle avait entouré la boîte de ruban adhésif, pour plus de sûreté, mais la poupée cherchait toujours à s’échapper et le bruit devenu pire encore. Au mois d’avril, Debbie donna la poupée à Lisa Lee, et elle n’en entendit plus jamais parler. Elle espère qu’elle est heureuse dans sa nouvelle maison… et qu’elle va y rester.