J’avais 20 ans. Naïve, je croyais en à peu près tout. Je pratiquais l’astrologie, la tarologie, la cartomancie, je lisais les livres spirites, bref, j’étais fascinée par cela. En 1990, j’étais en formation. Un jour, nous avons eu un après-midi de libre et une camarade nous a proposé de nous rendre chez elle pour pratiquer une séance de Oui-ja. Bien entendu, j’étais très excitée et nous l’avons fait. Je voulais tellement communiquer avec un être cher, décédé depuis longtemps. A part un verre qui s’est fracassé dans la cuisine, rien de bien extraordinaire, sauf un froid polaire dans l’appartement surchauffé.
Après cela, il ne s’est rien passé de réellement transcendant, sauf que j’ai commencé à faire des rêves très religieux, puis, je me suis brouillée avec les filles de la séance. J’étais harcelée en formation par d’autres camarades, et j’ai fini par laisser tomber. J’ai cumulé les échecs professionnels, puis sentimentaux, et enfin, je me suis impliquée dans les études. Parfois, la nuit quand je ne dormais pas, j’entendais des ricanements autour de mon lit, je sentais des présences, mais j’étais incapable de relier ces petits phénomènes à cette fameuse séance.
Bref, deux ans plus tard, j’ai quitté Paris pour la province. Je me suis installée seule pour la première fois de ma vie, et en peu de temps, dans mon petit appartement, j’ai commencé à ressentir une présence hostile. J’avais peur chez moi mais j’ai mis cela sur le compte de l’éloignement. Pour faire plaisir à ma mère, j’ai pris une photo de son père que j’ai fait agrandir chez un photographe. J’ai posé la reproduction sur mon bureau, et sur le verre du cadre, j’ai mis une photo de ma mère et moi quand j’étais enfant.
Un matin, j’ai retrouvé cette photo à l’envers sur mon bureau, mais face au portrait de mon grand-père, comme s’il voulait la regarder. Ma mère est venue me voir, et elle a passé plusieurs jours chez moi. Une nuit, elle s’est réveillée et elle a vu un homme debout près de mon bureau qui regardait par la fenêtre (je n’avais pas tiré le store). Une autre nuit, elle a vu un oiseau noir grimper sur ma bibliothèque, et elle a reconnu un corbeau d’assez belle taille.
Je suis restée six mois dans cet endroit, puis j’ai dû repartir vers Paris. Je ne dormais plus, j’étais dans un état épouvantable, physiquement et mentalement. Ma mère était très inquiète de son côté. Elle passait des nuits blanches, elle me sentait en danger. En revenant à Paris, ma mère a placé l’agrandissement photographique de mon grand-père dans une vitrine.
J’ai été par la suite malade, et ma mère n’a pas osé me parler de ce qu’elle voyait la nuit. De son lit, elle voyait que « quelque chose » bougeait dans le portrait, et elle entendait des chocs contre la vitrine, comme si quelque chose remuait. Par la suite, elle m’a raconté que sur le haut du meuble, une immense panthère noire trônait, mais qu’elle ne voyait pas sa tête. Elle supposait donc, à la forme de son corps, que c’était une panthère. Son énorme patte heurtait le verre, car cette créature essayait d’attraper un oiseau qui sautait dans la vitrine. L’oiseau était affolé et battait des ailes tant il était effrayé. Ma mère m’a dit plus tard que l’oiseau, c’était certainement moi et la panthère, le mal en personne.
En 1993-1994, ma mère a rechuté. Son cancer est venu se rappeler à son souvenir. Elle était quasiment mourante, et quand, elle a été conduite à l’hôpital, je suis restée seule avec des phénomènes étranges. J’ai trouvé un matin dans la cuisine, une fleur en tissu qu’elle avait mis dans la vitrine. Comment cette fleur est arrivée-là ? Je n’en sais rien.
Ma mère est allée mieux, elle est rentrée à la maison, et les phénomènes ont repris. Un soir, elle me dit m’avoir vu passé devant elle, puis disparaître en ouvrant les rideaux. La nuit, je la réveillais. Elle me reconnaissait mais ne voyait jamais mon visage. Elle avait si peur qu’elle refusait de suivre mon double qui lui faisait des signes. Je faisais des cauchemars, ma mère se levait et elle voyait des ombres qui bougeaient dans la pièce. Dès qu’elle allumait tout disparaissait.
Finalement, elle a fait un AVC et j’ai dû la soigner. J’étais épuisée, mais que dire. Un matin, alors que je m’étais rendormie, je me suis retrouvée devant un homme que je ne connaissais pas. Il était grand, vêtu d’une longue robe noire ample, sur laquelle étaient cousue de longues bandes argentées. Il avait les cheveux noirs coiffés en arrière, de type oriental, et il portait un bouc impeccablement taillé. Il m’attendait. En le voyant, j’ai ressenti une grande terreur. J’ai reculé, et je me suis retrouvée assise sur mon lit. Sur les conseils d’une amie, j’ai vu un exorciste. Cela n’a pas donné grand-chose, mais en sortant de chez lui, un immense corbeau noir trônait sur une antenne de télévision. Il nous a regardées et a croassé.
Ma mère est décédée en 96. Je vis maintenant dans le Sud de la France, mais cette mauvaise présence m’a poursuivie partout, ou que j’aille. Des appareils électriques s’allument tout seul, des objets se déplacent ou sont arrachés des murs, je continue d’être griffée, trois griffures plus exactement, j’ai vu un meuble léviter, bref, je ne souhaite à personne ce genre d’expérience. Je peux vous dire que depuis 4-5 ans, j’ai cessé de pratiquer les arts divinatoires qui vous bercent d’illusions sur un avenir plutôt incertain. Je regrette vivement d’avoir fait cette séance de Oui-ja. On pourra me dire, que nous n’avions pas pris les précautions nécessaires et que nous sommes tombés sur des esprits farceurs, mais non. Nous nous sommes retrouvés face à des démons. Une personne qui elle aussi s’était prise de passion pour le oui-ja m’a expliqué que c’était la chose la plus nocive qu’elle avait faite dans sa vie.
Le oui-ja, c’est un piège. Les démons gagnent votre amitié et votre intérêt en se faisant passer pour des défunts. Certains se font passer pour des esprits farceurs, afin que les esprits « sérieux » gagnent votre confiance. En les invitant dans votre vie, vous y invitez le mal. Comme ils sont des anges déchus, ils ont donc une bonne connaissance de l’avenir, ils apprennent à connaître vos qualités, vos défauts et vos peurs et ils s’en servent contre vous. Leur but, c’est de vous infester, cela, j’ai eu, de vous oppresser, cela, je connais aussi et ensuite, de vous posséder, là, ça va encore. Pour finir, ils vous font mourir. Le cinéma a bien raison de montrer le côté négatif du oui-ja, parce que c’est une réalité.
Benny.
Vous aussi, Partagez votre Histoire !